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  • Le film de l’année : 2004

    Le film de l’année : 2004

    LE FILM DE L’ANNEE est une rubrique qui se concentre sur les événements cinématographiques marquants de l’année choisie. Place cette fois à l’année 2004.

    Le Scandale de l’année : LA PASSION DU CHRIST de Mel Gibson

    C’est le film qui va faire le plus jaser. Avec son énorme succès mondial (plus de 600 millions de dollars de recettes mondiales), LA PASSION DU CHRIST va s’attirer la foudre de certaines associations, le film étant même taxé d’antisémitisme à l’instar de son auteur. La violence est également pointée du doigt et le long-métrage ne sortira tout simplement pas dans de nombreux pays. Encore aujourd’hui, les désaccords sont nombreux sur cette oeuvre…

    L’Oscar du meilleur film : LE SEIGNEUR DES ANNEAUX – LE RETOUR DU ROI de Peter Jackson

    Hormis TITANIC (qui est un cas un peu à part), rares auront été les immenses blockbusters a être consacrés. LE RETOUR DU ROI, troisième épisode d’une des plus grandes trilogies de tous les temps (n’ayons pas peur des mots) remporte tout sur son passage avec onze oscars : meilleur film donc, mais aussi meilleur réalisateur, meilleur scénario adapté, meilleurs décors, costumes, mixage sonore, musique de film, musique originale, maquillage, montage et effets visuels ! Ses concurrents, MYSTIC RIVER et MASTER AND COMMANDER entre autre, ne peuvent rien faire.

    Le César du meilleur film : LES INVASIONS BARBARES de Denys Arcand

    Dans une édition assez faiblarde, c’est Denys Arcand et ses invasions barbares qui emportent la mise. Ce film, pratiquement disparu depuis, avait soulevé un petit enthousiasme à l’époque. Aujourd’hui, l’ensemble semble un peu daté, mais peut rester une curiosité pour ceux qui auraient envie de visionner tous les lauréats des César.

    Le plus gros succès de l’année en France : LES CHORISTES réalisé par Christophe Barratier

    Dans une année où HARRY POTTER, SHREK et SPIDER-MAN sont présents, c’est LES CHORISTES qui balaie tout sur son passage. Un véritable film-phénomène dont le succès s’est étalé sur près de 40 semaines (!) : démarré à 786 200 tickets vendus, il finira sa course à 8 636 016 entrées. Devant SHREK 2 (7 185 626 spectateurs réunis) et HARRY POTTER ET LE PRISONNIER D’AZKABAN (7 138 548 entrées). Très très fort.

    Le phénomène mondial de l’année : SHREK 2 réalisé par Andrew Adamson, Conrad Vernon, Kelly Asbury

    Le premier volet avait fait sensation en 2001 : ce film d’animation que personne n’attendait a rapporté 484 millions de dollars, s’appuyant sur un bouche à oreille dantesque. Trois ans plus tard et des tonnes de DVD vendues, la franchise SHREK revient avec un deuxième opus qui casse la baraque avec 920 millions de dollars de recettes mondiales pour un coup de production de 70 millions. À l’époque, il détenait le titre de film d’animation le plus rentable de tous les temps. Il sera battu 9 ans plus tard par MOI, MOCHE ET MECHANT 2 (970 millions).

    La star de l’année : Brad Pitt

    Dans un univers hollywoodien qui entre dans l’ère de la franchise, les stars commencent à perdre de leur aura. Brad Pitt, lui, vient remonter les bretelles de tout le monde en faisant du neuf avec du vieux. La grande épopée historique, sous-genre phare des années 40 à 60, frappe le grand écran dans un écrin de modernité et un budget maousse de 160 millions de dollars. Au final, quasiment 500 millions de dollars de recettes mondiales et un Brad Pitt au sommet qui a grandement contribué au succès de ce film anachronique. Ajoutons également un autre grand succès avec OCEAN’S TWELVE.

    La révélation de l’année : James Wan

    James Wan n’a pas seulement lancé une franchise interminable avec SAW. Il a également lancé sa carrière. Petite bombe horrifique inattendue de 2004 (succès critique et public produit pour 1 million de dollars et qui en a rapporté 103 millions !), SAW nous impose un nouveau réalisateur de genre qui va prendre de l’épaisseur au fil des années. Un véritable parcours “à l’américaine” où il s’imposera avec DEAD SILENCE puis, surtout, INSIDIOUS et CONJURING. Le studios se l’arrachent et lui signent un gros contrat pour qu’il s’occupe de FAST AND FURIOUS 7 et AQUAMAN. Un réalisateur qui compte et qu’on aimerait bien revoir dans le genre qui l’a vu éclore…

  • Aquaman 2, le film se dévoile dans un premier teaser

    Aquaman 2, le film se dévoile dans un premier teaser

    Les fans de DC ont longtemps attendu avant de découvrir enfin les première images du prochain volet d’AQUAMAN, dernier vestige du précédent univers partagé.

    La promotion de la WARNER s’axe donc en deux temps : premier teaser dévoilé cette nuit avant une longue bande-annonce ce jeudi. De plus, le studio confirme donc la sortie du film pour le 20 décembre prochain alors que des rumeurs l’envoyaient déjà en 2024 à cause des grèves qui sévissent encore et toujours aux Etats-Unis.

    Habituellement, les blockbusters connaissent des campagnes promotionnelles denses avec une première bande-annonce des mois avant la sortie. Ce qui n’est pas le cas pour AQUAMAN ET LE ROYAUME PERDU qui, il faut le préciser, sera le quatrième film DC de l’année ! Et le dernier espoir d’un succès au box-office pour l’écurie qui vient de subir trois échecs consécutifs : SHAZAM 2 en mars (133 millions de dollars de recettes pour 125 millions de budget), BLUE BEETLE actuellement en salles (109 millions pour le moment, 104 millions de budget), et, surtout, ce qui restera comme le flop de l’année, THE FLASH qui n’a récolté que 268 millions pour 220 millions de budget. Pour rappel, le premier AQUAMAN fut l’un des plus rentables de l’univers DC avec 1,1 milliard de dollars de recettes mondiales. Mais c’était en 2018, à une époque où les super-héros dominaient tout. 2023 est l’année de la remise en question, celle qui marque peut-être un nouveau tournant avec des échecs ou semi-échecs en cascades de franchises usées et d’accumulation super-héroïque.

    Découvrez ci-dessous les premières images du film réalisé par James Wan.

  • Witness, Harrison Ford dans la peau d’un flic chez Peter Weir

    Witness, Harrison Ford dans la peau d’un flic chez Peter Weir

    Nous sommes en 1985. Le réalisateur Peter Weir désire réaliser MOSQUITO COAST, un projet qui lui tient à coeur depuis un long moment. Malheureusement, il n’a pas assez d’argent pour mettre le film sur pied et accepte alors de tourner WITNESS, un film auparavant proposé à David Cronenberg.

    Lors de son arrivée, il fait modifier le script pour que l’on observe l’histoire du point de vue du capitaine John Book qui sera incarné à l’écran par Harrison Ford. Star incontournable des 80s, le célèbre interprète d’Indiana Jones veut offrir à sa carrière un nouvel élan éloigné des superproductions. Avec WITNESS, il trouve là l’opportunité d’exploiter une autre facette du métier d’acteur et s’investit totalement dans son rôle en suivant notamment la brigade criminelle de Philadelphie avec qui il effectue des patrouilles de nuit. L’expérience avec le réalisateur sera tellement bonne que Ford le suivra quelques mois plus tard dans la production de son désiré MOSQUITO COAST. Toutefois, au début du projet, il n’était pas dans les favoris de la production qui pensait plus à Sylvester Stallone, Jack Nicholson ou encore Clint Eastwood !

    Au casting, on retrouve également une certaine Kelly McGillis qui s’apprête à connaître la popularité avec TOP GUN l’année suivante. Elle joue ici le rôle de Rachel Lapp, une jeune femme amish qui, après la

    mort de son mari, décide d’emmener Samuel, son fils de huit ans dans le monde extérieur pour la première fois. Alors qu’ils attendent le train, Samuel en profite pour aller aux toilettes et est témoin d’un meurtre. Caché, il assiste à la scène, mais ne distingue qu’un seul des prisonniers. De ce point de départ, le scénario original racontait le récit du point de vue Rachel, se concentrant alors moins sur l’enquête que le drame humain. Une bonne idée puisqu’avec sa version finale, WITNESS a remporté l’oscar du meilleur scénario original et celui du meilleur montage.

    Un peu oublié dans la filmographie d’Harrison Ford, WITNESS reste un très bon polar qui respecte totalement les codes du genre tout en plongeant à l’intérieur d’une communauté qui était assez méconnue il y a près de quarante ans. À sa sortie, ce fut un très beau succès avec 68 millions de dollars de recettes pour seulement 12 millions de budget.

  • Bâtiment 5, première bande-annonce pour le nouveau film de Ladj Ly

    Bâtiment 5, première bande-annonce pour le nouveau film de Ladj Ly

    Quatre ans après le succès des MISERABLES (plus de 2,1 millions d’entrées), le réalisateur Ladj Ly revient avec BATIMENT 5 qui sortira dans les salles le 6 décembre prochain.

    Le pitch ? Haby (Anta Diaw), jeune femme très impliquée dans la vie de sa commune, découvre le nouveau plan de réaménagement du quartier dans lequel elle a grandi. Mené en catimini par Pierre Forges (Alexis Manenti), un jeune pédiatre propulsé maire, il prévoit la démolition de l’immeuble où Haby a grandi. Avec les siens, elle se lance dans un bras de fer contre la municipalité et ses grandes ambitions pour empêcher la destruction du bâtiment 5.

    Un nouveau film qui reste collé aux thématiques du cinéaste tout en s’ouvrant à une autre histoire, celle des démolitions de quartier qui sont de plus en plus fréquentes. BATIMENT 5 est sélectionné au festival de Toronto où il sera présenté pour la première fois.

    Découvrez la bande-annonce ci-dessous.

  • Hannibal, Mads Mikkelsen reprend le rôle dans une série savoureuse

    Hannibal, Mads Mikkelsen reprend le rôle dans une série savoureuse

    En 2007, l’échec de HANNIBAL LECTER, LES ORIGINES DU MAL mettait un terme aux aventures du cannibale sur grand écran. Dans le fond, il n’y avait plus de livres à explorer et il semblait qu’Anthony Hopkins avait totalement vampirisé le rôle. À tel point que tout le monde voyait d’un mauvais oeil la nouvelle série annoncée…

    Le retour d’un personnage emblématique

    En novembre 2011, Bryan Fuller, heureux producteur de HEROES, se lance dans l’écriture d’une série centrée sur Hannibal. Le script est tellement bon que la chaîne NBC, trois mois plus tard, commande 13 épisodes. Tout s’enchaîne assez rapidement puisqu’un réalisateur est choisi : il s’agit de David Slade, réalisateur à l’époque de TWILIGHT 3 et 30 JOURS DE NUIT. La série a pour but d’être un prélude à DRAGON ROUGE, racontant la rencontre entre Will Graham, talentueux profileur du FBI mais psychologiquement instable, et Hannibal Lecter, fin analyste qui cache un tueur en série psychopathe et cannibale.

    Le projet est forcément médiatisé, charriant son lot d’avis favorables et défavorables. Les détracteurs conservent l’éternelle image d’Hopkins et se ferment automatiquement à tout renouvellement. Bryan

    Fuller est un homme connecté à l’époque, et suit de très près ce qui se dit sans véritablement y donner de l’importance concernant son projet. Il est plutôt tourné vers l’un des éléments centraux de son show : le choix de celui qui incarnera Hannibal. De nombreux acteurs sont auditionnés. David Tennant, l’acteur de DOCTEUR WHO, manifeste son intérêt pour interpréter le cannibale. Fuller est réellement impressionné par ce qu’il dégage, à tel point qu’il lui a donné l’idée d’inventer un personnage de serial killer que le comédien pourrait incarner. Mais pour le producteur, l’évidence s’appelle Mads Mikkelsen. David Slade le suit, bluffé par son charisme monstrueux. Une vraie bataille se joue en coulisses : NBC veut quelqu’un de moins “effrayant” et plus “charmant” afin de contrer le mal absolu qu’incarne Hannibal. Ils s’arrêtent sur deux noms, Hugh Grant et John Cusack. Pour contre-carrer ces plans, Fuller sera inventif.

    Une bataille pour l’acteur principal

    Habile, le producteur joue avec la patience de ses supérieurs. Sachant pertinemment que le salaire demandé par Grant est trop élevé, il patiente et frappe au bon moment. Il martèle le fait qu’engager l’acteur de COUP DE FOUDRE A NOTTING HILL n’est tout simplement pas réaliste pour le projet qu’ils mènent en commun. Déterminés, les pontes de NBC proposent d’autres acteurs et Fuller, malicieux, leur dit de faire une offre aux acteurs envisagés. À chaque fois, c’est le même constat, les prétentions salariales sont trop élevées. Après plusieurs tentatives, c’est finalement Fuller qui obtient gain de cause : Mads Mikkelsen devient alors Hannibal pour notre plus grand plaisir.

    S’étalant sur trois saisons, la série sobrement intitulée HANNIBAL va frapper les esprits. Le scénario est rigoureux, redoutable. Avec ses dialogues ciselés et son ambiance malsaine à souhait, le show renoue avec les plus belles heures de la saga au cinéma. Surtout, il trouve sa propre voie, s’éloignant de tout ce qui a été fait auparavant. En 39 épisodes, on aura eu le droit à des séquences particulièrement glaçantes ainsi que des prestations de haut vol de la part d’un casting fabuleux (Hugh Dancy, Laurence Fishburne, Caroline Dhavernas, Gillian Anderson) et d’un acteur principal dont l’intensité ressort à chaque instant. Son incarnation d’Hannibal est stupéfiante puisqu’elle ne rejoue jamais la même partition que ses prédécesseurs. Avec son charisme inquiétant et son regard noir, il parvient à distiller une dose de charme inattendue qui rend son personnage encore plus ténébreux.

    La série sera annulée en 2015 à cause des baisses d’audiences constantes. Malgré les avis majoritairement positifs, HANNIBAL ne connaîtra jamais de quatrième saison, même si de nombreuses relances furent évoquées au fil des années.

    Retrouvez l’ensemble des articles dans la Collection Hannibal Lecter.

  • Papillon, l’histoire d’une production compliquée

    Papillon, l’histoire d’une production compliquée

    Véritable chef-d’oeuvre célébré et qui va bientôt fêter officiellement ses 50 ans (il est sorti le 16 décembre 1973 aux USA), PAPILLON est le genre de film auquel on ne touche pas, malgré la tentative de remake par Michael Noer en 2017. 

    Un succès d’édition

    En 1969, dès la sortie du bouquin écrit par le français et ancien bagnard Henri Charrière, un projet d’adaptation est déjà lancé suite au grand succès du roman. Plusieurs producteurs hexagonaux s’y intéressent. Mais l’éditeur Robert Laffont décide d’emblée que le projet se fera en langue anglaise pour obtenir un maximum de visibilité à l’international. Une société d’Outre-Atlantique tenue par Walter Reade obtient les droits, mais revendra finalement ces derniers au producteur français Robert Dorfmann (qui sort du

    succès du film LE CERCLE ROUGE). Celui-ci choisit d’emblée Franklin J.Schaffner pour mettre en scène l’adaptation qui se nommera, à l’instar du roman, PAPILLON. Il faut dire que le cinéaste sort alors de deux triomphes au box-office : le choc LA PLANETE DES SINGES en 1968 et PATTON en 1970 qui reçoit de nombreuses distinctions.

    À la recherche du bon casting

    Rapidement, des discussions s’engagent entre le cinéaste, l’auteur, le producteur et l’éditeur pour le choix délicat de l’acteur qui incarnera Papillon. Plusieurs noms sont mis sur la table, mais c’est surtout celui de Jean-Paul Belmondo qui ressort en tête même si l’auteur du livre verrait bien Alain Delon. Pourtant, un virage à 180 degrés sera pris et l’idée de proposer le projet à la mégastar Steve McQueen commence à émerger. L’acteur est enthousiaste et donne son accord pour incarner le personnage principal d’un film qui se veut très ambitieux. Le chef opérateur Fred Koenekamp est imposé par Schaffner suite à leurs succès communs sur LA PLANETE DES SINGES et PATTON.

    Dustin Hoffman, propulsé lui aussi sur le devant de la scène avec LE LAUREAT en 1969, est ensuite sélectionné pour incarner le personnage de Louis Dega, compagnon de Papillon. Son rôle est étoffé pour que le film fonctionne sur la base d’un duo, l’épaisseur de protagoniste secondaire donnant une plus grande force au personnage principal. Le tournage peut alors démarrer le 23 février 1973 avec un calendrier serré. L’équipe se tourne vers la Jamaïque pour mettre en boîte les prises de vues, les bagnes de Guyane ne permettant pas de réaliser le film sur place.

    Conflits et tournage difficile

    De nombreux soucis commencent à éclore sur place notamment en ce qui concerne les figurants. Effectivement, en Jamaïque, les habitants ont principalement la peau noire, ce qui pose donc un souci avec l’intrigue censé se dérouler en Guyane. La production devra donc affairer des membres de la colonie allemande pour jouer les figurants ! Un imbroglio qui agace de nombreux membres de l’équipe technique. Pire, la présence de l’écrivain

    Steve McQueen et l’écrivain Henri Charrière sur le tournage

    Charrière en tant que consultant agace. Payé une fortune pour endosser ce rôle, il n’hésite pas à lancer de nombreuses piques à Steve McQueen et à le traiter de “gonzesse“. Une explication a lieu entre les deux hommes, McQueen arguant qu’il n’est qu’un acteur et qu’il fait son maximum pour retranscrire ce qu’un bagnard peut subir et ressentir. Finalement, leur relation se terminera bien et l’écrivain félicitera même la star à sa manière en lui répliquant. “Mon petit, tu es un vrai mec !“. (Ci-contre, l’une des rares photos des deux hommes sur le tournage).

    Malgré tout, Charrière sera déçu du film, pointant du doigt la vérité faussée de sa propre personne qu’il trouvait plus courageuse, plus forte et plus virile. Malheureusement, l’auteur décède le 29 juillet 1973 et ne verra donc pas l’avant-première organisée…le 30 juillet. Produit pour 12 millions de dollars, PAPILLON est un véritable défi remporté haut la main par Schaffner qui tient son imposant planning de production. Le film sort le 16 décembre 1973 aux Etats-Unis et sera un véritable triomphe avec plus de 53,6 millions de dollars (ce qui reviendrait, aujourd’hui, à amasser 279,032 millions !). En France, la réunion de McQueen et Hoffman rassemble 3 852 023 spectateurs.

  • Le Livre d’Eli, Denzel Washington en pleine dystopie

    Le Livre d’Eli, Denzel Washington en pleine dystopie

    Après avoir tourné pour les deux Scott (AMERICAN GANGSTER avec Ridley, L’ATTAQUE DU METRO 123 avec Tony), Denzel Washington s’essaie à un nouveau genre : le film de SF. Et comment souvent, il va livrer une interprétation remarquable qui fera beaucoup dans l’appréciation du film par le public.

    L’apocalypse

    Les frères Hughes (FROM HELL avec Johnny Depp) mettent donc en scène ce film apocalyptique d’après un scénario original écrit par Gary Whitta et Anthony Peckham. Dans un futur proche, l’Amérique n’est plus qu’une terre désolée dont les villes sont des ruines et les routes autant de pièges infestés de bandes criminelles. Depuis des années, Eli (Washington) voyage seul, se protégeant des attaques et se battant pour trouver de quoi survivre. Lorsqu’il arrive dans ce qui fut autrefois la Californie, Eli se heurte au redoutable Carnegie (Gary Oldman), un homme qui ne recule devant rien pour imposer sa volonté à la petite communauté qu’il contrôle.

    Un beau duo

    Visiblement inspiré par le jeu vidéo FALLOUT 3 (sorti en 2008), LE LIVRE D’ELI nous offre un style graphique particulier. Les réalisateurs ont confié à l’époque avoir fait appel à plusieurs dessinateurs de bande dessinée afin de pouvoir retranscrire leurs proposition stylistique en images de cinéma. Washington était particulièrement enthousiaste quand il a lu le scénario, acceptant rapidement la proposition de jouer dans le film. “C’est un voyage et un parcours humain très intéressant. Eli poursuit depuis très longtemps une mission de la plus haute importance. Quand il apparaît pour la première fois à l’écran, il approche de son but, mais il lui reste encore à vivre les épreuves les plus difficiles”. Non seulement il produit le film, mais il réalise également l’ensemble de ses cascades tout en s’entraînant aux arts martiaux.

    Face à lui, un autre acteur en la présence de Gary Oldman qui incarne le terrible Carnegie. “C’est un dictateur. Il a construit cette ville grâce à la violence et au contrôle de l’eau, denrée rare entre toutes, parce qu’il se souvient où en trouver” déclarait l’acteur de la sortie du film en 2010. “Il est aussi très intelligent, il a une certaine philosophie. Il connaît le livre d’Eli parce qu’il fait partie de son histoire,de son enfance, et il sait ce qu’il pourrait faire avec. Il le cherche depuis des années. Ces deux hommes sont tous les deux obsédés par ce livre, mais l’un oeuvre pour le bien et l’autre pour le mal.”. Porté par la BO percutante d’Atticus Ross, LE LIVRE

    D’ELI a rapidement essuyé des critiques concernant son univers que beaucoup ont comparé avec MAD MAX. La presse n’a d’ailleurs pas été très clémente, le long-métrage possédant de nombreux avis négatifs, la plupart soulignant son manque de créativité.

    Un succès sur le tard

    Au box-office, ce ne fut pas beaucoup : le film a coûté 80 millions de dollars et n’a rapporté que 157 millions mondialement. Qu’importe, les spectateurs vont le rattraper en vidéo et lui offrir un second souffle. Puis, dans un troisième temps, sa visibilité sur les plateformes de streaming vont accroître sa popularité (il va cumuler les heures de vues sur Netflix, notamment). Si LE LIVRE D’ELI n’est pas exempt de défauts, l’univers est plaisant tout comme les rebondissements qui parsèment le script. Après ça, Denzel renouera une dernière fois avec Tony Scott pour un nouveau film d’action, UNSTOPPABLE.

  • Les brèves de grands films : Le fabuleux destin d’Amélie Poulain

    Les brèves de grands films : Le fabuleux destin d’Amélie Poulain

    Cette rubrique s’intéresse, chaque semaine, à un grand film (et pas toujours les plus connus) en résumant en quelques lignes sa petite histoire. En somme, une brève, un texte court et une information concise !

    LE FABULEUX DESTIN D’AMELIE POULAIN réalisé par Jean-Pierre Jeunet (2001)

    Le pitch : Amélie, une jeune serveuse dans un bar de Montmartre, passe son temps à observer les gens et à laisser son imagination divaguer. Elle s’est fixé un but : faire le bien de ceux qui l’entourent. Elle invente alors des stratagèmes pour intervenir incognito dans leur existence. Le chemin d’Amélie est jalonné de rencontres : Georgette, la buraliste hypocondriaque ; Lucien, le commis d’épicerie ; Madeleine Wallace, la concierge portée sur le porto et les chiens empaillés ; Raymond Dufayel alias “l’homme de verre”, son voisin qui ne vit qu’à travers une reproduction d’un tableau de Renoir.

    Autour du film : Pour la scène des ricochets, les cailloux ont été réalisés… en images de synthèse ! En effet, l’actrice Audrey Tautou ne savait pas faire de ricochets. Après multiples prises non concluantes, Jean-Pierre Jeunet a pris cette décision pour économiser du temps et de l’argent.

    La réplique : “C’est drôle la vie. Quand on est gosse, le temps n’en finit pas de se trainer, et puis du jour au lendemain on a comme ça 50 ans. Et l’enfance tout ce qui l’en reste ça tient dans une petite boite. Une petite boite rouillée.”

    Le film : Après ALIEN, RESURRECTION, Jean-Pierre Jeunet revenait en France pour signer ce film rempli d’idées originales et d’inventivité, faisant souffler un vent de fraîcheur dans le cinéma hexagonal. Son impact fut énorme, LE FABULEUX DESTIN D’AMELIE POULAIN cumulant plus de 8,6 millions de spectateurs en France et récoltant 140 millions de dollars à travers le monde pour un budget de 11 millions. Un véritable phénomène.

    EQUIPE TECHNIQUE

    Casting : Audrey Tautou – Mathieu Kassovitz – Rufus – Lorella Cravotta – Serge Merlin

    Décors : Aline Bonetto – Marie-Laure Valla

    Photographie : Bruno Delbonnel

    Musique : Yann Tiersen

    Costumes : Madeline Fontaine

    Production : Claudie Ossard – Arne Meerkamp van Embden

    Scénario : Jean-Pierre Jeunet – Guillaume Laurant

    Réalisation : Jean-Pierre Jeunet

  • Je verrai toujours vos visages, une histoire édifiante et nécessaire par Jeanne Herry

    Je verrai toujours vos visages, une histoire édifiante et nécessaire par Jeanne Herry

    ll y a certains films qui dépassent le cadre du cinéma et sont là pour ouvrir les débats sur un sujet important. La justice restaurative en est un. Voilà un système parfaitement méconnu qui consiste à faire dialoguer, avec l’aide d’un médiateur neutre et formé, une victime, l’auteur d’une infraction ou toute personne concernée. Son but est aussi de reconstruire la victime et responsabiliser le malfrat.

    Un sujet sensible

    Certes, un tel sujet peut prêter au débat et s’aliéner directement une partie des spectateurs. Ceux qui commettent les crimes sont des coupables avant tout, les émotions humaines n’étant que des justifications pour excuser l’inexcusable. Jeanne Herry, la réalisatrice de PUPILLE, traite donc d’un drôle de thème et marche sur des sentiers ardents. Sans surprise, elle ne parvient pas à extraire l’aspect un peu “documentaire” de sa réalisation qui était déjà l’un des défauts de son précédent métrage. Malgré tout, il y a, dans l’utilisation de ses gros plans, la volonté d’aller à l’intérieur de ses personnages pour gratter sous la surface et aller chercher ces mots si difficiles à prononcer. Il fallait alors de sacrés comédiens pour parvenir à tenir la baraque de bout en bout.

    Plus que tout, JE VERRAI TOUJOURS VOS VISAGES est un film de performances. Celles-ci sont nécessaires pour qu’on croit à l’histoire narrée. Dès l’introduction, Herry tente de démystifier le tout par le biais d’une mise en scène des entretiens à venir : pour les membres du SPIP (Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation), il faut s’entraîner avant d’entrer sur le ring parmi les combattants. Tel un coach décidé à guider ses troupes, Denis Podalydès nous sort un discours positif, mais ferme sur les obstacles à surmonter. Engager la discussion pour écouter, écouter sans juger.

    Un casting impressionnant

    Quand les séances commencent, les barrières s’abaissent peu à peu et l’émotion nous étreint. La victime se raconte avec ses failles et ses propres névroses. Leïla Bekhti, qui joue peut-être là l’une de ses meilleures partitions, revoit encore et encore ces instants de peur lors du braquage d’un commerce dont elle était l’employée. Gilles Lellouche, toujours aussi intense, expose cette terrible nuit où des voleurs l’ont volé en le menaçant lui et sa fille. Enfin Miou-Miou incarne une femme plus âgée, victime d’un vol à

    l’arrachée qui culpabilise certainement plus que son voleur. Trois personnages qui font face à de parfaits inconnus, l’un braqueur qui remet toujours la faute sur les autres (Birane Ba), le deuxième qui est plongé dans la drogue et les délits depuis plusieurs années (Fred Testot) et le dernier qui a du mal à saisir les hantises de ses victimes (l’impeccable Dali Benssalah). Durant deux heures, ces six personnages vont s’affronter, se jauger, s’expliquer dans un déluge d’émotions contradictoires qui finissent par nous submerger. Si on est en droit de regretter une fin un peu “trop belle”, le reste est une succession virevoltante de dialogues savamment écrits, débités par des comédiens complètement plongés dans la psyché de leur personnage.

    En parallèle, JE VERRAI TOUJOURS VOS VISAGES nous montre aussi un récit encore plus intimiste où une jeune femme fut violée à multiples reprises dans sa jeunesse par son grand frère. Ce dernier a fait de la prison, mais lorsqu’il sort la jeune Chloé revit sa douleur et veut le confronter pour qu’il avoue ses torts. Adèle Exarchopoulos l’incarne avec une force bouleversante. Toutes ces histoires forment un récit choral édifiant qui fut récompensé par un très beau succès dans les salles en mars dernier (plus de 1,1 million de spectateurs) et qui pourrait bien connaître une belle seconde vie pour sa sortie en vidéo et VOD.

  • Mystère à Venise, les premiers avis sont tombés sur le nouveau Hercule Poirot

    Mystère à Venise, les premiers avis sont tombés sur le nouveau Hercule Poirot

    Après deux premiers épisodes qui ont été accueillis assez tièdement par la critique, leur succès a toutefois permis à Kenneth Branagh de pouvoir poursuivre son travail d’adaptation des écrits d’Agatha Christie avec un opus plus méconnu intitulé MYSTERE A VENISE. Présenté à la presse US, le film a l’air d’être bien mieux accueilli que ses prédécesseurs. Revue de presse.

    Le critique Joe Russo a déclaré que “c’était le meilleur film Hercule Poirot” avec “un remaniement stylistique et narratif bienvenu, troquant les fonds verts de MORT SUR LE NIL pour des effets physiques plus impressionnants”. De son côté, Rebecca Lewis de HELLOMAG a apprécié la direction prise par Branagh. “Le film prend du temps à trouver son rythme, mais une fois lancé il est captivant. Je ne m’attendais pas à un examen aussi approfondi de Poirot et Branagh surprend avec un quasi film d’horreur.”. Pour Tessa Smith de SCREENRANT, MYSTERE A VENISE “combine parfaitement des éléments de mystère et d’horreur de manière à ce qu’aucun des deux n’éclipse l’autre. C’est assez effrayant avec une touche de fantastique et un grand mystère.”.

    Moreno du média de FLICKERINGMYTH n’avait visiblement pas apprécié les deux précédents opus, mais a davantage trouvé son plaisir sur le troisième. “On dirait que Kenneth Branagh peut réellement faire un bon film Hercule Poirot. C’est de loin le meilleur des trois !”. Même son de cloche pour Giovanni Lago de NEXT BEST PICTURES. “Ce troisième film est une grande amélioration par rapport aux précédents. La volonté de Branagh à changer le ton de la série porte ses fruits.” Pour Matt Donato de SLASHFILM, MYSTERE À VENISE est “un meilleur film d’horreur qu’un film policier”.

    Des critiques plutôt positives donc qui contrastent avec celles plus mitigées de LE CRIME DE L’ORIENT-EXPRESS et MORT SUR LE NIL. À voir comment le public réceptionnera ce troisième film qui promet de trancher net avec les précédents.

    Retrouvez la bande-annonce ci-dessous.