Critique de LE CERCLE DES NEIGES

J.A Bayona, c’est désormais cinq films. Et on peut dire que sa carrière est une réussite totale : L’ORPHELINAT, THE IMPOSSIBLE, JURASSIC WORLD 2, QUELQUES MINUTES APRES MINUIT et maintenant LE CERCLE DES NEIGES. Voilà un cinéaste qui compte, capable de retranscrire des histoires émotionnelles fortes tout en impressionnant via une réalisation toujours soignée et organique.

Une histoire forte

Certains ont pu tiquer lorsque j’ai cité JURASSIC WORLD : FALLEN KINGDOM en préambule, mais à partir du scénario (pas terrible) qu’il a eu en mains, il a réussi à obtenir un résultat unique allant même vers

l’horreur graphique dans une deuxième partie étonnante. Avec LE CERCLE DES NEIGES, il quitte Hollywood et revient à un récit simple, direct : il revient sur le crash d’avion du 12 octobre 1972 qui comportait de jeunes joueurs de rugby de Montevideo s’envolant vers le Chili pour disputer un match. Leur avion s’est écrasé dans les Andes à 3600 mètres d’altitude et les passagers survivants ont du s’organiser pour ne pas mourir. On savait de quoi était capable le cinéaste concernant les récits de survie. THE IMPOSSIBLE démontrait déjà tout son savoir-faire en la matière avec un grand spectacle terrifiant où le moindre impact semblait nous toucher directement. Un choc qu’il réitère ici avec un côté organique encore supérieur : on ne regarde pas une histoire de survie, on la vit.

Bien sûr, vous la vivrez encore plus fortement si vous êtes bien équipés chez vous (via un projecteur par exemple). LE CERCLE DES NEIGES nous plonge à l’intérieur de ce groupe attachant qui doit faire ce qu’il faut pour survivre, même les actes les plus innommables. Il y a toute une remise en question de ses principes et de la vision de la vie. Là, coincés au beau milieu d’un enfer blanc sans issue, ces hommes et femmes n’ont d’autres choix que s’entraider et trouver des solutions avec le peu de moyens qu’ils ont à disposition. Entre le froid extrême, la faim dévorante et le désespoir progressif, il y a peu de lumière dans ce film qui ne glorifie rien. Dépouillé de la « grandeur » des films catastrophes, LE CERCLE DES NEIGES est brut, sans concession, presque étouffant. Bayona use du hors champ quand il le faut, évoquant certains actes au lieu de les montrer, ce qui leur donne une plus grande consistance. Tout comme ce casting d »inconnus » qui livre une prestation parfaitement convaincante.

L’enfer blanc

De plus, le cinéaste fait le pari de n’offrir aucun véritable background à ses personnages.Il préfère montrer subtilement leur caractère en une poignée de scènes avant le crash, d’une sécheresse détonnante. Désirant recréer l’accident le plus précisément possible (en terme de temporalité et de brutalité), Bayona nous laisse sans voix. Il est d’ailleurs très bon dans ce domaine quand on se souvient ce qu’il était parvenu à faire avec le raz-de-marée dans THE IMPOSSIBLE. Mais ici, c’est presque l’antithèse du film porté par Naomi Watts : le décor est unique, gelé, statique. Une histoire pure de survie qui nous embarque avec une immersion hallucinante dans une expérience que l’on aimerait jamais vivre. Déjà l’un des films de 2024 !

AVIS GLOBAL : Sec, immersif et émouvant, LE CERCLE DES NEIGES est un grand film qui nous plonge dans cette histoire avec une maîtrise hallucinante. Une véritable expérience de cinéma et de vie qui laisse bouche bée.

NOTE :

Note : 4.5 sur 5.

LE CERCLE DES NEIGES est actuellement disponible sur Netflix.

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