En 2023, les règles du box-office ne sont plus les mêmes. Tout a commencé en février avec les difficultés rencontrées par Marvel. ANT-MAN ET LA GUEPE, QUANTUMANIA, pourtant lancé avec fracas comme introduction de la phase 5, fut loin d’être un carton : 476 millions rapportés pour un budget important de 200 millions. Pas un gros flop, mais loin des standards du studio depuis plus de dix ans maintenant.
Des blockbusters en souffrance
Cette contre-performance a été suivie par d’autres quelques mois plus tard au coeur d’un été meurtrier. En cause, des budgets XXL (dûs principalement à la période COVID) qui empêchent grandement tous bénéfices : FAST AND FURIOUS X a tout de même atteint les 700 millions de dollars de recettes, mais son budget de 340 millions relativise ce succès. Tout comme LA PETITE SIRENE (total honnête de 539 millions, mais finalement peu impressionnant au vu de son budget de 250 millions), INDIANA JONES 5 (346 millions de dollars amassés pour 290 millions de budget !) et bien sûr THE FLASH (263 millions rapportés pour 220 millions de budget). Dans une moindre mesure, on pourrait y inclure MISSION IMPOSSIBLE 7 qui totalise pour le moment 493 millions de dollars pour un budget de 290 millions. Dans ce marasme, le duo BARBIE – OPPENHEIMER a toutefois raflé la mise avec deux budgets moindres (145 millions pour le premier / 100
millions pour le second). Les vieilles sagas n’ont plus forcément le vent en poupe et c’est les nouvelles franchises (comme la saga animée SPIDER-MAN) et les licences tout public pas encore surexploitées au cinéma qui ont raflé la mise (comme SUPER MARIO). Et dans tout ça, il y a le cinéma d’horreur qui possède une santé du tonnerre.
L’horreur au top
La rentabilité actuelle du film LA MAIN est évidente : 4 millions de budget pour, déjà, 26 millions amassés. C’est ici que le genre horrifique se distingue : par la combinaison d’un budget limité et d’une promo souvent très efficace. Même les franchises maintiennent très bien le cap : EVIL DEAD RISE a sur-performé en récoltant 146 millions de dollars pour 12 millions de budget, soit le meilleur score de la franchise (même en y incluant l’inflation !) tandis que INSIDIOUS 5 a largement dépassé les attentes en devenant là aussi le plus gros succès de la saga avec, pour le moment, 182 millions au compteur (pour un budget de 16 millions). Ajoutons également SCREAM VI qui n’était pas loin d’être l’épisode le plus rentable de la saga (avec 168 millions, il se classe troisième). Là aussi, un budget limité à 35 millions a permis une rentabilité maximale. Au-delà des franchises, la plupart des autres films ont également connu leur seuil de rentabilité comme L’EXORCISTE DU VATICAN (70 millions de dollars amassés pour 18 millions de budget).
Historiquement, le genre horrifique a toujours été apprécié des producteurs pour ses budgets souvent limités et la possibilité d’une rentabilité pratiquement obligatoire. Ces dernières années, Jason Blum s’en est fait une spécialité avec des enveloppes très limités, mais des pourcentages sur recettes distribués
après la sortie en salles. En résulte quelques phénomènes comme GET OUT (255 millions de dollars de recettes pour 4 millions de budget) et SPLIT (278 millions pour 10 millions de budget) ainsi que des succès impressionnants sur ses franchises (HALLOWEEN, AMERICAN NIGHTMARE, PARANORMAL ACTIVITY).. Il faut souligner que l’horreur convoque les foules depuis quelques années et parfois vers des hauteurs ciblées par les blockbusters. On se souvient notamment de l’incroyable carton de ÇA – PARTIE 1 qui avait récolté 700 millions de dollars en 2017. Depuis la fin de la pandémie, le genre ne faiblit toutefois pas et attire majoritairement un public jeune qui renoue donc avec les salles de cinéma. Une bonne chose même si la discipline à l’intérieur de celles-ci n’est pas toujours appliquée…
Peu de chances que 2023 connaisse une baisse de forme : L’EXORCISTE – DEVOTION va cartonner (en attirant, de plus, les traumatisés du premier film) tout comme LA NONNE 2 (chaque épisode du CONJURING VERSE est un hit) et le retour de la saga SAW avec un dixième épisode. En ces temps de grèves et d’ère compliquée pour les stars, les entités démoniaques et autres jeux de massacres restent une valeur sûre pour les cinémas.
