Critique de MISSION IMPOSSIBLE, DEAD RECKONING PARTIE 1

À l’origine, MISSION IMPOSSIBLE fut une série télévisée s’étalant sur sept saisons et diffusée de 1966 à 1973. 171 épisodes portés par Steven Hill, Peter Graves, Barbara Bain ou encore Martin Landau avec, restés dans toutes les mémoires, un générique culte et un thème musical dément. Vingt-trois ans plus tard, Brian de Palma réalisait le premier film MISSION IMPOSSIBLE et lançait ce qui constitue aujourd’hui la meilleure saga d’action contemporaine.

Ethan Hunt face à l’IA

DEAD RECKONING PARTIE 1 est le début de la fin pour Ethan Hunt et ses sbires. L’ennemi est désormais virtuel et incontrôlable. Le parallèle entre la situation actuelle à Hollywood (grèves des scénaristes et des acteurs face à la montée de l’IA) est involontaire, mais totalement évident. Plus globalement, voilà un scénario qui peut nous toucher et mettre en exergue d’éventuelles déviances futures. Pas d’inquiétude toutefois, le film de Christopher McQuarrie n’est pas une thèse sur la dangerosité de l’intelligence artificielle, mais il respecte suffisamment son sujet pour en parler avec pertinence. La technologie est partout dans DEAD RECKONING et se matérialise, paradoxalement, par le biais d’un sous-marin russe qui constitue une étonnante entrée en matière. Nous revoilà dans un cinéma old school, pris au piège au fin fond des océans avec un missile qui apparaît et disparaît. Une introduction pas si anodine.

Pour une fois, le spectateur est en avance sur Ethan et donc en avance sur Tom Cruise, dépossédé de son contrôle absolu. Nous sommes informé et lui non du coeur même de cette entité qui va le malmener durant près de trois heures. Mais l’agent a des ressources, physiques, morales et intellectuelles. Dans une scène simple et touchante, on le voit expliquer avec ses deux comparses (Luther et Benji, toujours incarnés par Ving Rhames et Simon Pegg) que l’important est d’être là pour les autres. Hunt est en sacrifice perpétuel, caché dans l’ombre (littéralement) et tentant de garder le cap dans un nouveau

monde où le danger est invisible. Moins facile et soufflant que FALLOUT, moins direct que PROTOCOLE FANTOME, DEAD RECKONING rejoint l’aspect plus sérieux et tortueux de ROGUE NATION qui confrontait Ethan à sa propre image. Il n’est plus question de repenser l’aspect de la saga, mais de lui assurer un épilogue qui bouclera la boucle.

Dernière dynamique

En cela, l’arrivée de Hayley Atwell dynamite le rythme et offre de belles joutes verbales entre elle et Cruise. En témoigne cette séquence grandiose dans l’aéroport : pas besoin de cascades affolantes, tout est dans le rythme. Montage précis, mise en scène épurée, partition musicale étouffante, MISSION IMPOSSIBLE peut encore et toujours impressionner par sa maîtrise unique du suspense. C’est peut-être le morceau de bravoure qui tient le plus en haleine même si, visuellement, les séquences d’action restent toujours aussi dingues (le final vaut franchement le déplacement). La mission est donc une nouvelle fois accomplie. Ce septième volet est solide, emballant, sûrement trop long, mais soigné et passionné. C’est du beau travail et une énième preuve qu’en matière de divertissement, Tom Cruise n’a toujours pas d’égal en 2023.

AVIS GLOBAL : Un nouveau volet passionnant et impressionnant qui joue avec les codes de la saga tout en parvenant à mettre en place un final qui s’annonce grandiose.

NOTE :

Note : 3.5 sur 5.

MISSION IMPOSSIBLE, DEAD RECKONING PARTIE 1, actuellement disponible dans les salles de cinéma.

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