Critique de THE FLASH

THE FLASH représente un peu la fin d’une époque, celle de Zack Snyder qui avait en tête de construire un univers partagé dense et grandiose avec ses héros DC. Qu’on aime ou non la proposition, il y avait clairement une vision derrière ces films qui fut tout de même bien gâchée par un studio (la Warner) incapable de trouver sa ligne directrice. Ainsi, le DC UNIVERSE va renaître sous la houlette de James Gunn, mais l’enthousiasme général est désormais au point mort.

Le Multivers et ses dérives

Finalement, le film d’Andy Muschietti est lui aussi une sorte de poids mort qui parvient à toucher le coeur émotionnel de son histoire tout en tombant dans les pires travers de ce genre super-héroïque qui arrive

un peu à bout de souffle. Il y a encore de très belles idées, toutefois, et on pourra néanmoins s’en contenter. THE FLASH est surement trop long et il arrive tardivement (le Multivers a déjà majoritairement lassé son monde). Mais il est aussi le chant du cygne d’un univers qui avait une forme de gravité presque salvatrice où de grands thèmes pouvaient être abordés. Finalement, on les a tout juste effleurés au détriment d’une formule humoristique qui collait mal à l’ambiance voulue.

Coincé entre deux eaux, THE FLASH parvient, dans sa première heure, à nous attacher facilement à son héros incarné avec conviction par Ezra Miller qui joue d’ailleurs deux versions de lui-même. Là se joue le noeud dramatique du film entre un Barry qui doit assumer les conséquences de son acte (remonter le temps pour sauver sa mère) et l’autre qui doit grandir en n’ayant pas connu la douleur de perdre ses parents (le père fut accusé à tort du meurtre de sa femme) tout en acceptant l’arrivée d’un pouvoir extraordinaire. Ce cercle familial et intime s’avère être la partie la plus réussie du film dans laquelle on peut aussi constater que Ben Affleck en Bruce Wayne possédait cette forme de mélancolie qui aurait pu être bien mieux exploitée auparavant. Cette force qui anime en creux chaque personnage n’aura finalement pas été exploitée au maximum, ce qui laissera beaucoup de regrets quand on repensera à cet univers partagé qui avait tout pour atteindre les sommets.

Le chant du cygne

Puis, dans sa deuxième heure, le film se tourne vers un enchaînement de situations pas toujours très heureux. Oui, on a plaisir à revoir Michael Keaton en Batman, mais pourquoi lui donner aussi peu à jouer ? L’acteur n’a pas grand-chose à exploiter et se retrouve à jouer les guests, un vilain défaut qui paraît être la seule manière d’exploiter le Multivers (alors que le récent SPIDER-MAN : ACCROSS THE SPIDER-VERSE

nous a prouvé le contraire..). Si l’arrivée de Supergirl (Sasha Calle) est assez réussie, on ne peut pas en dire autant du retour de Zod (Michael Shannon) et des raccords avec l’intrigue de MAN OF STEEL qui sont mal ficelés. Sans parler de ce final grotesque qui plonge tout entier dans un déluge d’effets visuels totalement ratés qui nous fait revivre les pires heures du DCU (comme SUICIDE SQUAD ou le final de WONDER WOMAN). THE FLASH ne laissera donc pas un souvenir impérissable, mais restera comme le chant du cygne d’une ère ponctuée de très hauts, mais aussi de très bas. Maintenant, place à la suivante avec un nouveau Superman, un nouveau Batman et encore de nouvelles règles…

AVIS GLOBAL : THE FLASH n’est finalement qu’un Blockbuster anodin ponctué de très belles scènes intimistes, mais aussi gâché par une direction artistique foutraque et un final catastrophique. Le film laisse des regrets comme cet univers partagé qui aurait pu être vraiment remarquable sans les interventions régulières du studio…

NOTE :

Note : 2.5 sur 5.

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