Critique de L’EXORCISTE DU VATICAN

Exposer dans un film la figure catholique qu’est Gabriel Amorth, c’est inévitablement refaire l’Histoire de ce sous-genre phare du cinéma : le film de possession. Ses travaux ont influencé de nombreux métrages et même inspiré le célèbre William Friedkin pour un documentaire, THE DEVIL AND FATHER AMORTH où le cinéaste avait eu l’autorisation exceptionnelle de filmer un véritable exorcisme.

Un manque de substance

Qu’un tel projet ait à sa tête un acteur du calibre de Russell Crowe dit tout de l’ambition initiale. Peut-être qu’il fallait alors un cinéaste autrement plus costaud que Julius Avery pour faire de L’EXORCISTE DU VATICAN un film réussi. Bien sûr, ce sous-genre n’offre que peu d’alternatives en terme de scénario, mais un cinéaste comme James Wan l’a bien compris avec INSIDIOUS et CONJURING : il usait de ces poncifs

pour mettre en boîte de sacrés moments d’angoisse. L’ambition d’Avery est certainement tout autre, l’ambiance étant ici d’une banale lourdeur entre dialogues insipides, musique assourdissante et scènes qui frôlent la redite (certaines d’entre elles vont vous offrir une désagréable sensation de déjà-vu). Il y a pourtant une volonté d’évacuer au plus vite les sempiternelles montées en tension (on rentre vite dans le vif du sujet), mais tout cela se fait au détriment d’un contexte finalement peu travaillé qui ne procure que peu de frissons. Et ce n’est pas son final grand-guignolesque qui sauvera le tout…

Le roi Crowe

Mais voilà, L’EXORCISTE DU VATICAN a un atout de taille dans sa manche : son acteur principal. Il faut l’entendre prendre l’accent italien (voyez le film en VO de préférence), regarder le Mal avec cynisme, s’imposer à l’écran avec une aisance stupéfiante ou encore claquer des répliques en rupture totale avec les enjeux de la scène. Il était la grande attraction avant la sortie du film et il est désormais son plus grand attrait. Même s’il est difficile de croire à tout ce qui nous est montré à l’écran, lui est une évidence, à tel point qu’on n’imagine même pas le naufrage que tout cela aurait pu être sans sa présence. Certes, on peut reconnaître qu’il force souvent le trait, mais ce parti pris est assumé. On notera également la présence à l’écran du grand Franco Nero qui incarne le pape avec un indéniable charisme.

AVIS GLOBAL : Un banal film d’horreur qui part dans tous les sens, tombant même dans le ridicule avec son final grand-guignolesque. Heureusement, Russell Crowe assure dans la peau de Gabriele Amorth en livrant une solide prestation.

NOTE :

Note : 2 sur 5.

L’EXORCISTE DU VATICAN sort ce mercredi 10 mai dans les salles.

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