The Game, David Fincher et les faux-semblants

Entre les deux mastodontes SEVEN et FIGHT CLUB, il existe THE GAME un autre film de David Fincher qui n’a jamais réellement connu la renommée des deux pré-cités. Pourtant, voilà un long-métrage majeur que beaucoup de cinéastes aimeraient avoir dans leur filmographie.

Pris au piège

Nicholas Van Orton (Michael Douglas), homme d’affaires avisé, reçoit le jour de son anniversaire un étrange cadeau que lui offre son frère Conrad. Il s’agit d’un jeu. Nicholas découvre peu à peu que les enjeux en sont très élevés, bien qu’il ne soit certain ni des règles, ni même de l’objectif réel. Il prend peu à

peu conscience qu’il est manipulé jusque dans sa propre maison par des conspirateurs inconnus qui semblent vouloir faire voler sa vie en éclats. Deux ans après le succès mondial de SEVEN, Fincher détourne quelque peu son précédent métrage. Le scénario de THE GAME permet au réalisateur de prolonger son attirance pour les récits piégés et les retournements de situations cruels.

Une fin qui pose débat

Il y a toutefois un point où Fincher n’a jamais réellement réussi à se mettre d’accord avec ses scénaristes : c’est le twist final qui divise toujours autant les spectateurs. Malgré de nombreuses réécritures, le cinéaste est resté insatisfait. Il évoqua notamment le sujet lors d’une interview accordée à Indiewire en 2014. « Nous n’avons jamais saisi le troisième acte. Et c’était ma faute. Je pensais que si on gardait le pied sur l’accélérateur, ce serait drôle et libérateur ». Ce qui n’empêche pas THE GAME de rester un film majeur qui s’avère pourtant être l’un des moins appréciés de la carrière du bonhomme. Ce dernier confirme ici ses grandes ambitions visuelles via une mise en scène virtuose et souvent sensationnelle. Il cite ouvertement Alan J.Pakula ou Stanley Kubrick, rendant un vibrant hommage au cinéma des années 60 et 70 dont certaines oeuvres jouaient ouvertement la trame du complot.

Une pertinence décuplée

Le scénario tisse un lien étroit avec le spectateur, emprisonnant ce dernier dans une sorte d’escape game géant qui multiplie les tours de passe-passe en nous rendant complice de la descente aux enfers de Nicholas, impeccablement incarné par Michael Douglas. 26 ans après sa sortie, THE GAME s’est vu largement réhabilité et jouit même d’un statut nouveau grâce à sa ressortie récente en salles et des éditions vidéo prestigieuses. Il semble également encore pertinent aujourd’hui qu’à l’époque via la modernité des thèmes abordés. Il y a ici une réflexion sur la manière dont la technologie peut impacter nos vies qui s’avère indéniablement plus percutante aujourd’hui.

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