Le semi-échec d’EXODUS au box-office n’a même pas le temps d’hanter l’esprit de Ridley Scott que ce dernier est déjà en train de travailler. Après l’Egypte antique, le cinéaste opère un sacré virage en repartant vers une science-fiction « réaliste » avec SEUL SUR MARS qui deviendra de manière surprenante le plus grand succès de sa carrière.
Un ouvrage plébiscité
À l’origine de ce projet, il y a Andy Weir. Fils d’un physicien des particules et d’une ingénieure, il a été codeur avant d’imaginer, pour le plaisir, ce qu’il faudrait pour que l’humanité survive sur Mars. Une histoire émerge au milieu de ses recherches : dans un futur proche, l’astronaute et botaniste de la NASA, Mark Watney, se retrouve abandonné à la surface de la planète. Le croyant met, son équipage a dû évacuer. Quand Watney revient à lui, sa situation semble désespérée. Il ne lui reste alors que son ingéniosité pour survivre. Weir diffuse son ouvrage sous forme de série sur Internet qui sera avant tout suivi par des chimistes et des ingénieurs qui interviennent notamment sur certains détails de l’intrigue. Une fois terminé, il publie le texte sous forme d’e-book gratuit puis le vend à seulement 0,99 centimes en Kindle. 35 000 ventes plus tard, un agent littéraire le contacte et tout s’enchaîne.
L’infatigable Ridley Scott
« J’étais incrédule. Il y a un moment où les gens qui ont gagné à la loterie fixent le ticket pendant une minute en se disant : « j’ai dû mal lire » « . Ces mots sont ceux d’Andy Weir qui vient alors d’apprendre la mise en chantier de l’adaptation de son oeuvre avec Ridley Scott à la réalisation et Matt Damon devant la caméra. Le premier est pleine post-production d’EXODUS lorsque le producteur Simon Kinberg le contacte. Scott lit le scénario le vendredi et donne son accord… le samedi. Un homme infatigable. Et pas qu’un peu : on parle là d’un nouveau film très ambitieux à 100 millions de dollars de budget alors qu’il termine à peine un autre mastodonte à 140 millions ! Cet enchaînement pourrait effrayer de nombreux cinéastes. Pas lui.
Un film ambitieux
Dans SEUL SUR MARS, Scott montre encore toute l’étendue de son talent visuel, peignant Mars d’une manière encore jamais vue au cinéma. Le décorateur Arthur Max, qui a construit Rome, Jérusalem et l’Egypte ancienne, entreprend de créer Mars sur le plus grand plateau, à partir de 4 000 tonnes de terre
hongroise. Des écrans verts géants déploient des vues panoramiques de la planète aride en utilisant des plans de Wadi Rum, un désert sauvage protégé du Sud de la Jordanie. Cette ambition visuelle se marie à merveille avec le script qui utilise grandement la voix de Matt Damon lors de nombreuses séquences racontées. Le mélange de second degrés et de notions scientifiques fait pour beaucoup dans l’appréciation que l’on a du long-métrage.
Lors de sa sortie en automne 2015, SEUL SUR MARS prend le box-office d’assaut et génère 630 millions de dollars de recettes mondiales, battant donc le propre record de Scott établi par GLADIATOR en 2000 (471 millions amassés). Après ce plébiscite, Scott reprendra une nouvelle fois la franchise ALIEN, pour le meilleur et surtout pour le pire…
