Le coin des mal-aimés : Wolfman (2010)

Dans cette rubrique, je me penche sur ces films qui sont considérés comme « mauvais » ou « ratés », en somme les mal-aimés du cinéma. Le box-office n’est donc pas l’unique critère. À la fin, je pose une question simple : le mal-aimé est-il vraiment un raté ou peut-on le réhabiliter ?

WOLFMAN réalisé par Joe Johnston (2010)

Ça raconte quoi ? 1891. Lawrence Talbot, un acteur de théâtre reconnu pour ses rôles à la limite de la schizophrénie, a passé plusieurs décennies à oublier la mort brutale de sa mère et à s’éloigner de l’emprise de son père. Mais il est forcé de revenir à Blackmoor, le domaine familial, à la suite de la disparition étrange de son frère Benjamin. Il y apprend qu’une créature assoiffée de sang décime les villageois et qu’un inspecteur de Scotland Yard, Aberline, mène l’enquête.

Le contexte : UNIVERSAL PICTURES et ses monstres, c’est toute une histoire. Avant de tenter l’univers partagé avec Tom Cruise en 2017 (pour le tristement célèbre LA MOMIE), le studio désire relancer le mythe du loup-garou avec WOLFMAN, une grosse production qui part dans toutes les direction à cause d’une différence de point de vue de ses créateurs. Après le désistement du cinéaste Mark Romanek (parti pour… différends créatifs), c’est Joe Johnston qui prit la relève. Réalisateur, entre autre, de CHERIE J’AI RETRECI LES GOSSES, JUMANJI et JURASSIC PARK 3, il doit faire en sorte de mener à terme cette production tout proche de la sortie de route.

Pourquoi c’est un mal-aimé : WOLFMAN coûte finalement la bagatelle de 150 millions de dollars et le studio sait très bien que la mission de rentabilisation est devenue impossible. La presse est très dure avec le film tandis que le box-office s’avère catastrophique. Sorti en février 2010, le Blockbuster se fait battre par la bluette VALENTINE’S DAY et ne rapporte mondialement que 139 millions de dollars, soit l’un des échecs financiers les plus conséquents de l’Histoire d’UNIVERSAL ! Sans pitié, le président de la firme (à l’époque), Ronald Meyer, qualifiera WOLFMAN de « merdique » en le rangeant parmi « les pires films jamais produits par le studio ». Aïe.

Vraiment raté ou réhabilité ? Il y a toujours ces films qu’il faut voir dans leur version « Director’s cut » pour en apprécier la valeur. WOLFMAN en fait partie tant le film remonté ressemble peu à la version cinéma. En l’état, cette dernière possède toujours les mêmes qualités et les mêmes défauts qu’il y a 14 ans : un univers visuel brillant inspiré des 60s, un casting magnifique (Benicio Del Toro, Anthony Hopkins, Emily Blunt, Hugo Weaving), des maquillages impressionnants signés Rick Baker. Mais aussi des longueurs et un scénario pas toujours passionnant. Pourtant, impossible de passer à côté de cette volonté de rendre cet univers le plus sombre possible, ce qui tranche avec une époque qui refuse systématiquement cette noirceur pour rendre tout plus « cool ». Il y a beaucoup de passion dans ce projet qui transparaît dans tous ses plans. Il est peut-être temps de redonner sa chance à ce film plus profond qu’il n’en a l’air.

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