Lorenzo, le drame poignant de George Miller

Ecoeuré de l’aventure américaine de son film LES SORCIERES D’EASTWICK, Miller a fait un long break dans son Australie natale après avoir combattu le star-system hollywoodien et les cols blancs. Pour cet artiste indépendant, la liberté créative n’a pas de prix. Avant LORENZO, il va donc produire à défaut de retrouver du plaisir derrière la caméra.

Un drama intense

Lui qui se destinait à devenir médecin avant de se mettre à réaliser va trouver avec LORENZO un sujet grave et douloureux pour lequel il va littéralement souffrir. Il tombe sur un article de presse qui narre le récit incroyable d’un couple d’Américains moyens qui, à force de labeur, de volonté et de croyance, ont fini par trouver un traitement miracle pour soigner leur fils atteint d’une maladie nerveuse rare. Dans l’esprit de Miller, cette histoire est celle de survivants, une forme de fighting spirit qu’il désire montrer sur grand écran. Le papa de MAD MAX va réaliser un nouveau survival, mais bien plus intimiste cette fois.

Film froid et porté par les performances hallucinantes de Nick Nolte et Susan Sarandon, LORENZO est une oeuvre difficile qui suit le parcours de ces parents prêts à tout pour sauver leur fils. Pas de larmoyant ici, mais un véritable parcours du combattant que Miller monte avec un sens aigu de la narration. Les ellipses sont nombreuses et le rythme ne descend jamais. On en vient à se raccrocher à des instants lumineux fugaces, comme les personnages. Il y a quelques séquences vraiment magnifiques comme celle où la famille s’enlace, les yeux rivés vers le ciel, à l’instant où ce petit garçon s’interroge sur sa place dans l’univers. Un instant bouleversant qui ne fait qu’enrichir ce drame dont on a du mal à se relever.

Un film oublié

Comme Miller n’a jamais rien fait comme les autres, LORENZO ne sera pas un film comme les autres. Ni académique, ni foncièrement attachant ou lacrymal, il fera un sacré flop au box-office et ne sera nommé que deux fois aux Oscars (meilleur scénario original et Susan Sarandon dans la catégorie meilleure actrice). Il aura fallu attendre de longues années avant qu’il ne soit réédité comme il le mérite. Après cette expérience, le cinéaste fera un nouveau break, ne tournant plus pendant six ans. Avant qu’un drôle de cochon parlant vienne frapper son esprit…

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