Les Associés, Nicolas Cage en arnaqueur chez Ridley Scott

Après LA CHUTE DU FAUCON NOIR, Ridley Scott veut revenir à une plus petite production. Le projet LES ASSOCIÉS lui offre un changement de rythme après avoir mis en scène trois gros films éreintants (GLADIATOR, HANNIBAL et donc LA CHUTE DU FAUCON NOIR).

Une histoire de tromperie

Bon, petite production, c’est vite dit. Chez Scott, cela se chiffre tout de même à 62 millions de dollars. Le scénario des frères Nicholas et Ted Griffin basé sur le roman d’Eric Garcia est donc transmis à Ridley Scott

après le refus de Robert Zemeckis. LES ASSOCIÉS est un film sur la tromperie et le fait de se mentir. Deux professionnels de l’arnaque à la petite semaine – Roy (Nicolas Cage), le vétéran du tandem, et Franck (Sam Rockwell), son jeune et ambitieux émule – fourguent à des coûts prohibitifs des « systèmes de filtrage d’eau » bas de gamme, assortis de lots alléchants : voitures, bijoux ou croisières tropicales, que leurs victimes ne collecteront bien sûr jamais. Ces opérations sont juteuses, mais la vie privée de Roy est moins reluisante. Agoraphobe et sujet à des tics obsessionnels compulsifs, il consulte un psy pour continuer à fonctionner.C’est alors qu’il découvre avec horreur qu’il a une fille – une enfant dont il soupçonnait l’existence, mais qu’il n’avait jamais cherché à rencontrer. Pis, Angela (Alison Lohman), 14 ans, n’a qu’une envie : retrouver son père. L’arrivée impromptue de l’adolescente bouleverse les routines névrotiques de Roy, mais passé le choc initial, celui-ci commence à prendre goût à sa tardive paternité…

Une belle parenthèse

Dans LES ASSOCIÉS, Nicolas Cage trouve un rôle à sa démesure et livre une de ses meilleures prestations en incarnant avec fougue cet homme en proie à ses troubles du comportement qui doit faire en sorte d’être un père. Transposant le cadre de Philadelphie à la vallée de San Fernando, c’est le premier film de Scott à Los Angeles depuis BLADE RUNNER. Un LA actuel avec des kilomètres de centres commerciaux miteux et de parkings écrasés de soleil. Il y a une ambiance noire et un certain sens de la fantaisie dans ce long-métrage qui nous offre quelques séquences de haute volée. Le cinéaste boucle son tournage en neuf semaines et « en deux prises » comme il le dire à la sortie du film. Sa rapidité d’exécution impressionne l’acteur Sam Rockwell qui s’est amusé à jouer des scènes de dialogue s’étirant sur des dizaines de pages !

Ce film montre une fois de plus la versatilité du cinéaste qui semble très à l’aise ici dans la comédie, tout en offrant une part salvatrice de bons sentiments. À l’image de cette fin qui n’a pas plu à tous, mais qui s’avère pourtant réconfortante et assez logique. LES ASSOCIÉS ne sera toutefois pas un succès au box-office, n’engrangeant que 68 millions de dollars de recettes. Scott, lui, a déjà la tête dans un autre projet d’une dimension bien plus grande et qui s’ancre dans l’ère des Croisades…

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