1492 : Christophe Colomb, Gerard Depardieu en explorateur pour Ridley Scott

Après THELMA ET LOUISE, Ridley Scott désire enchaîner et souhaite retourner aux plaisirs historiques des DUELLISTES. Alors que le 500ème anniversaire du voyage de Christophe Colomb a lieu l’année suivante, le cinéaste est booster par l’idée de découvrir l’homme qui a changé le monde.

De grandes ambitions

« Je voulais montrer qui était cet homme » déclarera Scott lors de la sortie du film. En 1987, la journaliste parisienne Roselyne Bosch obtienniez l’accès aux archives à Madrid et Séville. Elle découvre alors plus de

40 millions de documents sur l’histoire de Colomb, dont des lettres écrites de sa main. Bosch va alors proposer l’idée à un producteur français, Alain Goldman, qui commande un scénario. Lorsqu’ils cherchent un réalisateur, Ridley Scott répond à l’appel.

Scott va alors faire la tournée des bars à cocktails et des suites à Cannes pour rencontrer des coproducteurs afin de réunir un maximum d’argent. Paramount se joint à l’affaire et verse 10 millions de dollars. En France, c’est Gaumont qui distribue et offre 11 millions. Au total, la production parviendra à réunir 47 millions de dollars. Un beau pactole pour Scott qui va pouvoir aboutir à sa vision d’un monde bien différent il y a 500 ans. Son Colomb, lui, aura la silhouette massive d’un des acteurs français les plus renommés, Gérard Depardieu. Une personnalité surdimensionnée doté d’un visage peu classique et sensible à la fois, ressemblant même à certains portraits de Colomb. Problème, Depardieu parle mal anglais et ses dialogues sont régulièrement gâchés par sa mauvais maîtrise de la langue.

Une reconstitution marquante

Sur le plateau, Depardieu rit fréquemment et fait régner une bonne ambiance dans ce tournage majestueux aux innombrables grands décors. C’est certainement le plus démesuré de la carrière du cinéaste. Il tourne pendant 82 jours à partir du 2 décembre 1991 avec une équipe de 400 personnes et emploie plus de 300 km de pellicule ! Il passe deux mois en Espagne et restitue avec magnificence la beauté historique des lieux. Sigourney Weaver est engagée pour incarner la reine Isabelle tandis que Armand Assante, Frank Langella, Fernando Rey et Michael Wincott complètent la distribution. Ils peuvent alors admirer les deux magnifiques reconstitutions à taille réelle de la Nina et la Santa Maria, deux navires de l’époque. Scott accompli des miracles visuelles avec 1492 : CHRISTOPHE COLOMB, le film étant si somptueux qu’on a souvent l’impression d’être plongé au coeur de cette époque via des tableaux vivants.

Scott et l’Histoire

Ce qu’il offre visuellement, le film le perd narrativement. Le scénario s’oppose à la pensée historique dominante jugeant que Colomb a initié un massacre colonial. Pour Scott, le débat n’a pas lieu d’être. Certains historiens vont logiquement tiquer et les critiques ne manqueront pas de pointer du doigt un film qui célèbre davantage ce personnage que véritablement l’étudier. Malgré ses qualités picturales, 1492 : CHRISTOPHE COLOMB intéressera peu de monde puisqu’il ne rapporte que 59 millions de dollars de recettes mondiales (dont un catastrophique 7 millions aux USA). Toutefois, le film cartonnera en France avec 3 082 110 tickets vendus, soit l’un des plus gros scores de la carrière de Scott dans l’Hexagone. La présence de Depardieu et la sensibilité du public français pour les figures historiques ont certainement joué en sa faveur.

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