Les Proies, Clint Eastwood pris au piège chez Don Siegel

Après UN SHERIF À NEW-YORK et SIERRA TORRIDE, Don Siegel retrouvait Clint Eastwood en 1971 pour deux films aux antipodes : LES PROIES et L’INSPECTEUR HARRY. Dans le premier, Eastwood incarne un personnage plus fragile qu’à l’accoutumée, plus tragique aussi. À tel point que certains critiques seront surpris par ses talents de comédiens…

Il incarne ici John McBurney, un homme grièvement blessé à la jambe pendant les derniers jours de la guerre de Sécession. Amy (Pamelyn Ferdin), une sudiste de dix ans, le découvre gisant dans la forêt et

parvient à le traîner jusqu’au pensionnat où elle est élevée. Toutes les élèves sont partagées entre leur peur du yankee et leur désir d’homme depuis le début de la guerre. Comprenant la situation, John s’exerce à séduire tantôt l’une, tantôt l’autre, mais, contraint par la menace, il cède à la plus entreprenante et se fait surprendre…

Transformé ici en homme-objet, immobilisé et sequestré, le pistolero de Sergio Leone cède la place à une image forte d’homme séducteur bientôt pris au piège par ces femmes abîmées par la guerre et hantées par le désir. Il les attire les unes après les autres, pensant se servir de chacune d’elle afin d’échapper à cet endroit. Inexorablement, l’étau se resserre et Don Siegel de signer l’un de ses meilleurs films qui se démarque également par sa fin tragique. Imposer cette dernière fut un véritable parcours du combattant pour le cinéaste et son comédien. Produit par UNIVERSAL PICTURES, LES PROIES sera très mal vendu, le studio craignant que personne n’aille voir un film avec un Clint Eastwood qui ne bouge pas… La promotion sera alors terriblement mensongère et se concentrera sur l’action afin d’attirer au maximum le public de la star. Sauf que celui-ci sera très déçu et enclenchera un bouche à oreille négatif qui fera des PROIES un flop au box-office.

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