La Casa de Papel saison 5, clap de fin pour la série de Netflix

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Depuis quelques années déjà, Netflix lance des séries qui deviennent rapidement des phénomènes sociétaux. Dernièrement, SQUID GAME fut l’un d’entre eux. Impossible de passer à côté de ces shows surmédiatisés et repris avec ferveur dans la vie quotidienne. Franchement, vous n’avez jamais vu LA CASA DE PAPEL ? Vous allez passer pour un ringard !

Après cette saillie humoristique, reprenons notre sérieux. Force est de constater que la série créée par Alex Pina a dépassé la frontière de la fiction. LA CASA DE PAPEL est devenue une série virale, rendant ses spectateurs accros. Cette bande de braqueurs attachants (ou pas) renvoie à une espèce de fantasme libertaire dans lequel tout est permis. Dans le fond, c’est la grand thématique des cinq saisons : la liberté. Que signifie-t-elle ? Comment les personnages l’abordent ? Est-elle un sacrifice d’une part de soi-même ou un mirage qui n’existe pas ?

Des rebondissements à outrance

Vous allez me dire que je vais un peu loin et que LA CASA DE PAPEL n’est rien d’autre qu’un divertissement bien trop gros pour s’entacher d’une quelconque réflexion. Ce serait aussi une vérité : la série a fait du deus ex machina sa vilaine habitude. D’accord, le réalisme n’est pas l’objectif, mais il ne faut pas oublier la cohérence d’un récit et ses règles. La saison 5 est un peu le résumé des défauts de ce show qui s’est inutilement étiré. Après une première partie remplie de gunfights (pas toujours très lisibles et parfois complètement absurdes), la seconde s’est transformée en un gigantesque cirque que l’émotion finale ne rattrape jamais. Les scénaristes n’ont plus aucune limite dans ces cinq derniers épisodes et tout devient brouillon jusqu’à l’indigestion totale. Le professeur finalise sa transformation en Dieu omniscient qui sait

toujours tout régler par on ne sait quel miracle. Même en prenant le récit au second degrés, certains éléments sont tout simplement ridicules. La palme revient aux deux derniers segments qui règlent ses intrigues avec un trop-plein de retournements de situation qui deviennent involontairement drôles.

Dans le fond, LA CASA DE PAPEL a toujours fonctionné sur cette accumulation de retournements de situation. C’est sur ce point qu’elle est parvenue à convoquer régulièrement les spectateurs pour qu’ils ne lâchent pas l’affaire en cours de route. C’est peut-être un argument basique, mais l’aspect feuilletonnant nous a tenus en haleine et ce n’est pas toujours une qualité que l’on revoit dans les autres séries. Une qualité que, je trouve, n’exploite pas assez Netflix. Cette volonté de diffuser tous les épisodes d’un coup est un parti-pris qui nuit à ce genre de série.

Le public et les personnages

La galerie de personnages est aussi un indiscutable argument de réussite, même si ces personnalités sont parfois trop outrancières (à l’instar du jeu d’acteur, pas toujours très juste…). Le public s’est attaché à elles car ce ne sont ni des super-héros, ni des exemples, ni des vedettes glamourisées. Ce sont presque des personnes lambda (oui, presque) qui représentent la société en elle-même. Tout est représenté, tout est glorifié (voler les banques, c’est cool). Le spectateur plonge à l’intérieur d’un univers avec ses propres règles dans lequel les flics sont littéralement largués et les militaires des « Rambo » obnubilés par le sang.

La série s’inscrira-t-elle dans la pop culture sur la durée ? Rien n’est moins sûr. Déjà parce que son impact a bien diminué (certainement abîmé par les saisons à rallonge), mais aussi parce que notre société est construite sur la furtivité et l’instant T. Netflix poursuit ce phénomène d’instantané en nous lâchant tous les épisodes d’un seul coup. LA CASA DE PAPEL est, de plus, basée sur une structure haletante et aurait largement gagné à n’être diffusé qu’une fois par semaine. Ce procédé permet aux spectateurs de théoriser et au show de s’installer sur la longueur. Et puis, dans le fond, si elle a eu de bons moments, LA CASA DE PAPEL ne restera pas une série inoubliable en terme de qualité…

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