Et si les grèves hollywoodiennes avaient fait du bien au cinéma ? Une question un poil provocatrice, je vous l’accorde, mais qui amène tout de même à réflexion. La place est donc laissée aux autres films et ceux-ci se débrouillent bien : PAUVRES CREATURES, LA ZONE D’INTERET, UNE VIE… Des longs-métrages plus exigeants qui ont tout de même poussé le public à se déplacer en salles.
Toutefois, le film par James Hawes impressionne particulièrement. Pour sa première semaine, il a attiré 456 390 spectateurs en France, soit l’un des meilleurs démarrages de la carrière du comédien. Pourquoi ce film attire tant ? Eléments de réponse.
Une histoire bouleversante
UNE VIE narre l’incroyable histoire de Nicholas Winton qui a organisé des convois vers l’Angleterre dans lesquels 669 enfants juifs trouveront refuge. Cette histoire vraie, restée méconnue pendant des décennies, est dévoilée au monde entier lorsqu’en 1988, une émission britannique invite Nicholas à témoigner. Celui-ci ne se doute pas que dans le public se trouvent les enfants – désormais adultes – qui ont survécu grâce à lui. Voilà un sujet fort et universel alors que résonnent de nouveau les fractures sociétales et les disparités entre les peuples.
Un lancement idéal
Dans le flux des vacances scolaires, UNIVERSAL PICTURES a pris le pari du « contre-pied », plaçant UNE VIE au milieu des nombreuses comédies (COCORICO, MAISON DE RETRAITE 2, CHIEN ET CHAT,) et des divertissements populaires (MADAME WEB, BOB MARLEY). Même si prendre ce risque n’est jamais une garantie de succès, il a bien marché sur ce coup, offrant une lumière bienvenue au film. Porté par un public plus adulte et par les spectateurs réguliers, UNE VIE a pris rapidement son envol.
Des retours critiques impressionnants
Si une véritable curiosité s’est installée avec un premier jour solide, le bouche à oreille l’a confirmée. Au fil des jours, UNE VIE a gardé une certaine constance en salles pour grappiller la première place du top hebdomadaire sur le mardi, au nez et à la barbe de BOB MARLEY ONE LOVE (qui a cumulé 451 140 tickets vendus pour sa deuxième semaine). Sur les sites spécialisés, l’engouement est là (4,3 / 5 sur Allociné, 7,1 / 10 sur Sens Critique) et il ne baisse pas dans les salles : ce mercredi, il était encore quatrième sur la journée.
Un public qui renoue avec l’Histoire
Le public français renoue-t-il avec l’Histoire ? Davantage encore que dans les autres pays, la France réserve un bel accueil au genre depuis quelques mois : TIRAILLEURS a été un succès (1,2 million de tickets vendus), BABYLON , qui revenait à l’époque du cinéma hollywoodien des années 30, a été sauvé du naufrage par les français (1,5 million d’entrées), LE PROCES GOLDMAN a fait un beau parcours (351 881 entrées), OPPENHEIMER fut un carton (4,446 millions de spectateurs réunis), le diptyque des TROIS MOUSQUETAIRES (plus de 6 millions cumulés), NAPOLEON (qui a fait mieux qu’ailleurs en réunissant 1,6 million de passionnés). En 2024, le succès surprise de LA ZONE D’INTERET (600 000 entrées) a prouvé ce nouvel élan. Qui se mêle aussi à une nouvelle exigence du public…
Anthony Hopkins est éternel
À 86 ans, Anthony Hopkins est toujours une figure forte du cinéma et la France l’adore : ses 56 films ont cumulé 52 millions de tickets vendus. Un plébiscite qui se poursuit. Il y a trois ans, lors de la réouverture difficile des salles, il avait déjà ravivé la flamme avec le magnifique THE FATHER (586 834 spectateurs réunis). Toujours autant aimé dans nos contrées, Hopkins est désormais décidé à nous émouvoir avec des rôles plus dramatiques et des sujets forts. UNE VIE devrait donc le 18ème film millionnaire de sa carrière. La grande classe.
