Critique de BOB MARLEY : ONE LOVE

Figure incontournable de la musique mondiale, Bob Marley n’avait encore jamais connu de biopic à son effigie. En revanche, un documentaire assez exceptionnel a été réalisé par Kevin McDonald en 2012 et il est incontournable pour tous les fans du reggaeman.

Un message plus qu’une exploration

Forcément, le comparatif avec BOB MARLEY : ONE LOVE s’arrête là. Le film de Reinaldo Marcus Green en serait plutôt une présentation sommaire, avant tout mis en scène pour parler de Marley au plus grand nombre. Les biopics musicaux dits « grand public » n’ont pas réellement l’ambition d’approfondir leur sujet et cela s’est vérifié avec BOHEMIAN RHAPSODY qui a offert une vision édulcorée et virevoltante du groupe Queen. ONE LOVE se contente lui aussi d’énumérer les combats de la star sans jamais vraiment les approfondir. Mais dans ce tourbillon d’images et de sons, le film ressort peut-être l’essentiel de l’idéologie du chanteur : un message de paix et de tolérance.

Régulièrement, des sauts dans le passé sont effectués pour montrer quelques étapes importantes de Bob dans un souci d’englober un maximum d’éléments pour comprendre le chemin parcouru par l’artiste. Il y a un tas d’idées intéressantes dans ce biopic (la relation à la spiritualité, l’importance de la Musique face à la répression) et la volonté de se concentrer sur l’élaboration de l’album Exodus nous épargne la sempiternelle histoire « totale » de l’artiste. Ce qui nous évite aussi les passages obligés. Malheureusement, le cinéaste ne va pas au bout de son entreprise et hormis des rares séquences de studio, il y a peu d’éléments inspirants à disposition. Beaucoup de suggestions, mais peu de concret. Voilà la règle d’or de BOB MARLEY : ONE LOVE.

Everything’s gonna be alright !

À chacun de décider s’il veut bouder son plaisir. Ou pas… Disons qu’hormis un final étrangement abrupt, le film réussit ce qu’il entreprend : redonner l’espoir et renforcer le message de ce chanteur exceptionnel. À quoi bon espérer mieux de ces biopics produits essentiellement pour s’adresser au grand public et raviver la flamme d’une musique adorée ? Ici, même les fans de Bob peuvent apprécier le spectacle et l’incarnation de Kingsley Ben-Adir dont le choix avait fait grincer quelques dents. L’acteur s’en sort très bien, ne poussant jamais le mimétisme à son paroxysme, préférant disparaître derrière le message et l’homme qu’il incarne. Un bon point également pour Lashana Lynch (CAPTAIN MARVEL, MOURIR PEUT ATTENDRE) qui joue l’épouse de Marley à l’écran avec une conviction saisissante. Certes, ONE LOVE aurait pu être meilleur, mais il reste très plaisant à regarder.

AVIS GLOBAL : Reinaldo Marcus Green aurait pu davantage approfondir son sujet, mais diffuse un message de paix que n’aurait pas renié Bob Marley lui-même. Un biopic assez sage, mais plaisant, porté par la prestation étonnante de Kingsley Ben-Adir.

NOTE :

Note : 3.5 sur 5.

BOB MARLEY : ONE LOVE est actuellement disponible dans les salles de cinéma.

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