Daniel Day-Lewis est l’un des plus grands acteurs de sa génération. C’est un adepte de la Méthode qui n’hésite pas à « devenir » littéralement le personnage qu’il incarne. Il a également choisi ses rôles avec soin, évitant régulièrement de signer pour des grosses productions plus accessibles malgré l’appât du gain. Retour sur sa riche carrière avec un top 10 (tout à fait subjectif) de ses meilleurs rôles.
10. LE TEMPS DE L’INNOCENCE réalisé par Martin Scorsese
Cette romance historique ressemble presque à un anomalie au sein de la filmographie du cinéaste Martin Scorsese. En incarnant Newland Archer, Daniel Day-Lewis livre une prestation triste et élégante, un homme pris entre ses émotions et son étiquette sociale qui lui colle à la peau dans les New-York des années 1870. Il y est particulièrement subtil comme ce film qui mériterait davantage de reconnaissance.
9. THE BOXER réalisé par Jim Sheridan
Troisième collaboration entre Jim Sheridan et Daniel Day Lewis, THE BOXER dresse le portrait puissant d’un homme qui tente de reconstruire sa vie après avoir purgé une peine de prison après son implication dans des attaques de l’IRA en Irlande du Nord. Avec une intensité remarquable, l’acteur Day-Lewis nous touche en nous décrivant la complexité de l’insécurité politique et la façon dont elle peut détruire ceux qui sont forcés de vivre dans l’ombre du conflit.
8. AU NOM DU PERE réalisé par Jim Sheridan
L’acteur incarne ici Gerry Conlon, l’un des quatre de Guilford, de jeunes personnes accusées et condamnées à tort à la prise à vie par la cour d’assises. Daniel Day-Lewis a passé trois jours en isolement en perdant plus de vingt kilos pour dresser le portrait d’un homme combattif, déterminé à prouver son innocence. Une prestation véritablement bouleversante, alliant émotion et puissant message politique.
7. MY BEAUTIFUL LAUNDRETTE réalisé par Stephen Frears
La même année, en 1985, Daniel Day-Lewis marque les esprits. Jusque là apparu dans GHANDI et LE BOUNTY, il va impressionner dans MY BEAUTIFUL LAUNDRETTE et CHAMBRE AVEC VUE. Mais dans le premier, il est vraiment phénoménal dans la peau de Johnny, un punk et ami d’enfance d’Omar, un jeune pakistanais avec lequel il va entretenir une relation amoureuse. Le film explore avec complexité les notions de classe, de race et de sexualité en pleine Angleterre stricte sous l’ère Thatchter. Avec cette oeuvre, le comédien a montré qu’il était capable de tout jouer en y ajoutant un commentaire politique.
6. PHANTOM THREAD réalisé par Paul Thomas Anderson
Dernier rôle en date de Daniel Day Lewis il y a maintenant sept ans. Jalousie, pouvoir, sentiments, PHANTOM THREAD mélange ces thèmes avec une froideur presque effrayante dans laquelle le comédien se fond. Son incarnation du couturier Reynolds Woodcock est un sommet d’intensité et de précision dans une représentation complexe du geste artistique.
5. GANGS OF NEW-YORK réalisé par Martin Scorsese
Peut-être que beaucoup d’entre vous ne placeraient pas son rôle du boucher aussi haut. Mais dans GANGS OF NEW-YORK, je le trouve tellement fascinant qu’il me semble normal de le placer aussi bien dans ce top 10. Il est dans son élément ici, à l’intérieur d’un film excessif et grandiose où il fait face à un Leonardo DiCaprio qui semble même intimidé par l’intensité de son partenaire. Mémorable.
4. LE DERNIER DES MOHICANS réalisé par Michael Mann
Dans ce chef-d’oeuvre épique réalisé par Michael Mann, Daniel Day-Lewis incarne avec force Nathanael Poe, le fils adoptif blanc des Mohicans. Moins excentrique qu’à son habitude, davantage dans la retenue et la prestation physique, il irradie magnifiquement à l’écran. Il n’oublie toutefois pas la partie émotionnelle, trouvant ici un équilibre subtil entre force physique et mentale.
3. THERE WILL BE BLOOD réalisé par Paul Thomas Anderson
Je le précise d’emblée, les trois premiers de ce classement pourraient facilement inversés en terme de position tant ces prestations représentent ce qu’il y a de mieux dans le domaine. Pour THERE WILL BE BLOOD, c’est toujours hallucinant de revoir une telle interprétation, fiévreuse, brutale, grandiloquente, terrassante. Daniel Day-Lewis est au sommet de sa forme, un diable de précision en terme de jeu qui nous hante longtemps après la fin de la séance.
2. MY LEFT FOOT réalisé par Jim Sheridan
Adolescent, après l’avoir découvert dans GANGS OF NEW-YORK, j’ai voulu en découvrir davantage sur Daniel Day-Lewis. Et voilà que je tombe donc sur l’un de ses plus célèbres films, celui pour lequel il obtint son premier oscar. Quel choc. Une prestation d’exception qui montrait à quel point un acteur peut se plonger dans le rôle qu’il joue, oubliant certainement une partie de ce qui fait sa personnalité. La méthode est peut-être assez dangereuse psychologiquement, mais le résultat est saisissant. Ici, dans la peau d’un homme atteint de paralysie, il est confondant de naturel et d’expressivité. Une performance folle.
1. LINCOLN de Steven Spielberg
En incarnant le célèbre Président des Etats-Unis, Daniel Day-Lewis obtint sans grande surprise le troisième oscar de sa carrière. C’est simple, on est ici face à un jeu absolu où l’acteur devient le personnage qu’il incarne. On ne voit plus Daniel Day-Lewis, on regarde Abraham Lincoln. La maîtrise est étourdissante : le travail sur la voix du Président, son comportement, ses postures, ses mimiques, ce regard capable de raconter les combats intérieurs d’un homme hors normes qui se sera battu pour un monde meilleur.
