Critique de ARGYLLE

Après ses trois opus KINGSMAN, Matthew Vaughn revient à l’espionnage « cool » avec ARGYLLE, Adapté d’un roman réel écrit par Elly Conway, le cinéaste met ici en place une forme de mise en abime, détournant la réalité avec son propre univers. Ce qui aurait pu être totalement déjanté, avouons-le.

Une autrice devenue espionne

Elly Conway (Brice Dallas Howard) est l’auteure solitaire d’une série de romans d’espionnage à succès,

dont l’idée du bonheur se résume à une soirée tranquille à la maison avec son ordinateur et son chat, Alfie. Mais lorsque les intrigues de ses livres, centrés sur l’agent secret Argylle (Henry Cavill) et son combat pour démanteler un réseau d’espions mondial, commencent à ressembler étrangement aux opérations secrètes d’une véritable organisation d’espions, sa tranquillité ne devient plus qu’un souvenir. Aux côtés d’Aidan (Sam Rockwell), un espion pourtant allergique aux chats, Elly n’hésite pas à embarquer Alfie dans son sac à dos pour mieux se lancer dans une course contre la montre aux quatre coins de la planète afin de distancer de dangereux tueurs et empêcher ses fictions de dépasser la réalité.

Un film épuisant

À vrai dire, l’introduction est déjà une note d’intention. Et celle-ci n’est pas très avenante : le ride en voiture au sommet des habitations grecques est presque la preuve que le Blockbuster moderne ne s’embarrasse quasiment plus d’aucune logique physique ou narrative pour tenter d’en mettre plein la vue. Et à 200 millions de dollars de budget (où est passé l’argent ?), on peut honnêtement dire que le film dans son ensemble est terriblement laid. Après cette entrée grotesque, Vaughn tente de mettre en place son récit et parvient à retenir l’attention dans un premier temps. Une énergie s’impose entre Bryce Dallas Howard et Sam Rockwell qui s’amuse visiblement beaucoup dans son rôle d’espion bavard et combatif. Mais au fur et à mesure, ARGYLLE déraille, noyé par ses propres ambitions. Il aimerait scotcher le spectateur avec ses nombreux rebondissements, mais il finit par lasser avec ses innombrables retournements de situations qui finissent par plonger l’ensemble dans le ridicule. C’est simple, tout ce que KINGSMAN parvenait à être (fun, compact, énergique), ARGYLLE ne l’est pas. Il est même le condensé de tout ce qu’on est en droit de reprocher au cinéaste, entre ses excès foutraques (cette ignoble scène de « patinage » ne va malheureusement pas quitter mon esprit de sitôt…), son humour lourd et l’absence de dramaturgie qui rend tout léger, sans enjeux.

Mensonge publicitaire

Matthew Vaughn est-il à bout de souffle ? Après la claque KICK-ASS, son impressionnant opus des X-MEN (LE COMMENCEMENT, l’un des meilleurs de la franchise) et la surprise KINGSMAN, le cinéaste commence à lasser. KINGSMAN 2 et THE KING’S MAN : PREMIERE MISSION ont déjà montré un certain épuisement de sa formule. Et puis, j’insiste également sur un point assommant qu’il convient de souligner : la présence de Henry Cavill. Comment, en 2024, peut-on encore à ce point tromper le spectateur sur le résultat final ? L’acteur placé tout en haut de l’affiche et imposé nettement lors de la promotion du film, n’a qu’une poignée de scènes à jouer qui n’excèdent même pas 10 minutes dans son ensemble ! Une absurdité totale.

AVIS GLOBAL : Le retour de Matthew Vaughn est une déception tant ARGYLLE est ampoulé par un récit qui change constamment de directions au point d’en devenir épuisant. Ni véritablement fun, ni très emballant, le film est également plombé par son aspect visuel peu reluisant.

NOTE :

Note : 1.5 sur 5.

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