Critique de IRON CLAW

Dans un film, il y a certains plans qui impriment durablement lorsque le générique de fin commence. C’est le cas d’IRON CLAW et sa dernière scène, d’une simplicité désarmante et bouleversante. Ou quand la fatalité laisse place à la tristesse profonde et insoutenable.

Le destin des Von Erich

IRON CLAW c’est l’histoire des inséparables frères Von Erich qui ont marqué l’histoire du catch

professionnel du début des années 80. Entrainés de main de fer par un père tyrannique, ils vont devoir se battre sur le ring et dans leur vie. Même si vous n’êtes pas un adepte du catch (ce qui est mon cas), la tragédie de cette famille pensant être « maudite » est assez forte pour vous emmener vers de drôles d’émotions. Il y a clairement deux films dans un : le premier est lumineux, fraternel et combattif. Ces quatre frères sont ensemble, jamais les uns contre les autres malgré les petites rivalités du quotidien. Ils suivent toutefois un père qui a hissé haut le niveau d’exigence au détriment de leur santé physique et mentale. Ce qui mène au deuxième film, bien plus noir et désespéré. Les drames s’enchaînent alors dans une froideur terrifiante. IRON CLAW est l’histoire d’un monde qui s’écroule et celle d’un frère (Kevin, joué par Zac Efron) qui observe sa famille se déchirer.

Un casting saisissant

Ne pêchant jamais pas excès de sentimentalisme, le réalisateur Sean Durkin touche directement par ses partis pris de mise en scène. Les mêmes qui avaient offert à l’excellent MARTHA MARCY MAY MARLENE toute sa renommée. On sent tout son amour pour le sujet, une passion égale à celle qu’il transmet à sa direction d’acteurs. Au-delà d’un script bien écrit et d’une réalisation qui sent bon les films indé des 80s, il y a avant tout des comédiens impressionnants qui parviennent à rendre une copie authentique et intense. Zac Efron, encore et toujours considéré comme le beau gosse au jeu peu subtil (alors qu’il a pourtant quelques bons rôles à son actif), livre là sa meilleure prestation avec son physique imposant et ce regard triste qui hante littéralement le film. Ses frères à l’écran sont incarnés par la jeune génération prometteuse, Harris Dickinson (THE KING’S MAN), Stanley Simons (dans son premier film) et Jeremy Allen White qui offre une prestation de premier plan, lui qui est devenu une vedette du petit écran grâce aux séries SHAMELESS et BEAR. Le cinéma va à coup sûr le rappeler d’ici peu. Enfin, mention spéciale à Holt McCallany qui incarne le père autoritaire de cette tribu. Lui, qui a multiplié les seconds rôles et brillé dans la série MINDHUNTER, joue ici avec une grande maîtrise cet homme ni bon ni mauvais qui pense seulement que sa méthode est la bonne sans forcément voir le mal qu’il fait à sa famille.

IRON CLAW est un film qui frappe fort et laisse un peu K.O à la fin. Le portrait touchant de cette fratrie qui s’aime plus que tout écrase par son inéluctabilité et sa dimension parfois spirituelle (une scène magnifique dans un autre monde) qui nous laisse avec des tas d’émotions différentes.

AVIS GLOBAL : Porté par d’excellents comédiens, IRON CLAW est un film puissant sur la famille réalisé avec audace par Sean Durkin. Poignante et fataliste, voilà une oeuvre que l’on n’est pas prêt d’oublier.

NOTE :

Note : 4 sur 5.

IRON CLAW est actuellement disponible dans les salles de cinéma.

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