Le coin des mal-aimés : Peur Bleue

Dans cette rubrique, je me penche sur ces films qui sont considérés comme « mauvais » ou « ratés », en somme les mal-aimés du cinéma. Le box-office ne sera pas donc pas un critère car seule compte l’opinion populaire ici. À la fin, je pose une question simple : le mal-aimé est-il vraiment un raté ou peut-on le réhabiliter ?

PEUR BLEUE réalisé par Renny Harlin (1999)

Ça raconte quoi ? Le docteur Susan McAlester est persuadée de pouvoir remédier à la dégénérescence du cerveau humain à l’aide de protéines de requins. Elle travaille avec une équipe de biologistes au centre de recherche Aquatica, un vaste complexe offshore, où ils se livrent a des expériences aussi secrètes que dangereuses. C’est ainsi que le docteur Susan McAlester n’a pas hesité à recombiner l’ADN de deux grands requins au mépris de l’éthique médicale et de la plus élémentaire prudence. Susan et ses partenaires en font ainsi de terrifiantes machines à tuer.

Le contexte : Trois ans après AU REVOIR À JAMAIS, Renny Harlin revenait aux affaires avec PEUR BLEUE, un film de requins à gros budget. Il y a une volonté de mêler de vrais requins avec des images de synthèse et des animatroniques, démontrant de grandes ambitions visuelles. Forcément, comme tout bon film de ce quasi sous-genre, on prend exemple sur LES DENTS DE LA MER avec l’intention de réserver quelques moments de tension.

Pourquoi c’est un mal-aimé : Les critiques sont très négatives à la sortie du film, la plupart mettant en avant l’absurdité de l’intrigue et le manque d’inspiration de la mise en scène. Les acteurs ne sont pas non plus épargnés, Thomas Jane en tête qui selon beaucoup manque de charisme. Le box-office sera faiblard (seulement 164 millions récoltés pour 85 millions de budget), même si le marché de la vidéo lui permettra d’engranger quelques millions de dollars supplémentaires. Le public, lui, est peu enthousiaste, notant assez sévèrement PEUR BLEUE (2,1 / 5 sur Allociné, 4,8 / 10 sur Sens Critique).

Vraiment raté ou réhabilité ? En vingt-cinq ans, PEUR BLEUE a eu le temps de vieillir et certains effets patinent un peu. Au-delà de ça, c’est un film qui reprend tout ce qui a (bien) marché dans le genre, mélangeant allègrement JURASSIC PARK, ALIEN et l’inévitable LES DENTS DE LA MER. L’ensemble a son charme et Harlin est loin d’être incompétent derrière la caméra, réservant quelques moments de tension habilement menés. Bien sûr, tout n’est pas parfait, c’est souvent un peu gros et les personnages sont assez archétypaux, emmenés par des acteurs qui s’amusent visiblement beaucoup (comme Samuel L.Jackson, complètement dans son élément ici). PEUR BLEUE est à voir au second degrés et c’est ainsi qu’il est véritablement efficace.

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