Critique de LES TROIS MOUSQUETAIRES : MILADY

Adapter le chef-d’oeuvre d’Alexandre Dumas n’est pas chose aisée. Il faut nécessairement moderniser le récit, l’adresser aussi à un nouveau public (les puristes doivent donc mettre de l’eau dans leur vin…) et réussir à faire tenir le nombre incalculables d’intrigues dans un format cinéma resserré. En choisissant d’en réaliser deux parties, Martin Bourboulon s’offre plus d’espace, mais pas plus de respiration.

Un récit endiablé

LES TROIS MOUSQUETAIRES : D’ARTAGNAN était une introduction emballante qui parvenait à tisser le fil des nombreux noeuds dramatiques à venir. LES TROIS MOUSQUETAIRES : MILADY se doit de les dénouer. Autant le dire d’emblée, ce n’est pas toujours le cas. Le cinéaste a décidé de laisser le pied sur l’accélérateur dans cette seconde partie et tout file à vitesse grand V. Trop ? C’est le sentiment que ça

donne, emmêlés que nous sommes dans un enchaînement de scènes qui se baladent dans de nombreux endroits différents en changeant constamment de personnages. À tel point que les déplacements des uns et des autres paraissent très rapides… On comprend l’intention, mais elle met un coup à la crédibilité. Pour les fans de l’oeuvre originelle, ce ne sera pas toujours facile de digérer les libertés prises par le récit tant celui-ci diffère des écrits de Dumas (que ce soit dans la caractérisation des personnages ou l’histoire elle-même). Mais ça, vous le saviez déjà si vous êtes parti voir la première partie en avril dernier.

Spectacle assuré

Pour le reste, c’est difficile de bouder son plaisir. Il y a de l’ampleur dans la mise en scène, une volonté de tout bien faire qui démontre une fois de plus que nous sommes capables de mettre en boîte des films qui ont de l’allure tout en gardant la personnalité française. Si on est tatillon, on peut tiquer sur ces mêmes plans-séquences lors des combats qui sont redondants et pas toujours aboutis. Mais le spectacle est présent et parfois sidérant (comme cette attaque à La Rochelle, sommet du long-métrage). Les acteurs jouent très bien leur partition (avec une mention spéciale à la vénéneuse Eva Green, magnifique en Milady) et les complots en tous genres s’enchaînent, à tel point qu’on se croirait parfois dans GAME OF THRONES. Blague à part, il y a du souffle et une exigence qui émanent de ce diptyque même s’il aurait probablement fallu que les deux films soient plus longs pour correctement englober les nombreuses intrigues et mieux approfondir les personnages (Aramis et Porthos méritaient mieux). Qu’importe, le plaisir est là et n’oublions pas qu’il existe deux suites écrites par Dumas, VINGT ANS APRES et LE VICOMTE DE BRAGELONNE…

AVIS GLOBAL : Les événements s’enchaînent (trop) rapidement et certains personnages manquent de substance, mais MILADY se tient grâce à ses fulgurances visuelles et un sens certain du spectacle. De l’action, de l’aventure, de l’humour et un soupçon de tragédie, le cocktail parfait d’un divertissement grand public de qualité.

NOTE :

Note : 3 sur 5.

LES TROIS MOUSQUETAIRES : MILADY est actuellement disponible dans les salles de cinéma.

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