Le Marvel Universe a dominé le box-office des années 2010 avec une insolente constante, les spectateurs se passionnant pour cet univers partagé qui se suivait comme une série télévisée. La hype était présente à chaque projet et même un héros mineur pouvait faire des miracles au box-office.
Trop, c’est trop !
Depuis AVENGERS : ENDGAME qui a marqué la fin d’une ère, le phénomène est retombé même si quelques films originaux ont tiré leur épingle du jeu (SHANG-CHI, LES ETERNELS) et que les succès ont continué (SPIDER-MAN, DOCTOR STRANGE 2, BLACK PANTHER 2, LES GARDIENS DE LA GALAXIE 3). Mais
quelque chose s’est cassé depuis l’après ENDGAME. Cette fameuse hype n’est jamais vraiment réapparue hormis pour l’aspect nostalgique de NO WAY HOME qui ramenait les anciens Spider-Man. Les séries télévisées ont lassé tout le monde et une saturation s’est rapidement imposée. Une logique implacable : trop c’est trop. Les nouveaux personnages n’ont pas la portée des anciens et le tout s’essouffle forcément à un moment ou un autre.
Une aventure galactique
L’échec de THE MARVELS est symptomatique de cet état des lieux : le public ne se déplacera plus pour ces films de super-héros à gros budget qui n’ont pas grand-chose à apporter et qui ressemblent déjà à d’autres. L’exemple flagrant ? Le seul film du genre à avoir fonctionné cette année s’appelle LES GARDIENS DE LA GALAXIE 3, une trilogie appréciée et menée par la vision de James Gunn. La recette d’un THE MARVELS, elle, est trop connue et transforme rapidement le tout en un objet lambda, sans pic d’enthousiasme. Captain Marvel fait son retour avec, à ses côtés, Kamalan Khan (alias Miss Marvel) et Monica Rambeau. Si vous n’avez pas vu les séries MISS MARVEL et WANDAVISION, vous risquez déjà d’être un peu perdu, mais passons. La menace est (encore) intergalactique avec une Kree bien décidée à reprendre son du et ce que Captain Marvel lui a volé. Vous l’aurez compris, rien de très passionnant à l’horizon.
Une intrigue prévisible
Dans sa première demi-heure, THE MARVELS convainc grâce à son rythme mené tambour battant et les switch incessants entre les personnages s’avèrent assez fun. L’espace d’un temps, on se prend à espérer d’une aventure décomplexée qui s’affranchit des règles pour nous offrir un spectacle un peu décalé et éloigné des obligations sérielles de l’univers partagé. Sauf qu’une intrigue doit se mettre en place et qu’à partir de là, les choses se gâtent. Tout se met à ronronner et partir dans des situations plus absurdes les unes que les autres. Le coup des héroïnes faisant de la corde à sauter est à mettre dans la catégorie des moments les plus gênants du MCU… Côté humour, ce n’est jamais vraiment réussi entre le gag des chats qui tombe à plat ou l’entrée dans cette drôle de planète où l’on chante pour s’exprimer. Et si Iman Vellani donne du peps à son personnage et offre l’énergie nécessaire, elle doit compenser le manque d’investissement évident de Brie Larson qui donne l’impression de s’ennuyer au milieu de tous ces fonds verts. Aucune émotion ne ressort de ce visage souvent blasé qui a du mal à se dérider. Même Samuel L.Jackson fait ici le minimum syndical, peu aidé il est vrai par le rôle qu’on lui donne.
Quand on a pointé du doigt tout ce qui déraille, on peut tout de même saluer l’effort de resserrer le rythme en concluant un montage en moins de deux heures, ce qui nous épargne les sempiternelles digressions des blockbusters actuels. THE MARVELS assume son petit statut et veut juste être assez amusant pour divertir son public. Maintenant, il faudra montrer autre chose pour de nouveau l’attirer dans les salles, faire grimper le niveau artistique et narratif pour éventuellement voir plus loin. Sans cette exigence, il se pourrait bien que le Marvel Universe tombe peu à peu dans l’oubli…
AVIS GLOBAL : THE MARVELS démarre avec une belle énergie avant de tomber dans certains travers dont un humour mal maîtrisé, une intrigue lambda et un manque flagrant d’investissement global. Reste une aventure parfois divertissante et quelques moments amusants.
NOTE :
THE MARVELS est actuellement disponible dans les salles de cinéma.
