Le Film de l’année : 1989

LE FILM DE L’ANNEE est une rubrique qui se concentre sur les événements cinématographiques marquants de l’année choisie. Place cette fois à l’année 1989.

Le scandale de l’année : Spike Lee et sa Palme « volée »

Spike Lee, 32 ans à l’époque, est persuadé d’être au Palmarès du Festival de Cannes 1989 avec son film DO THE RIGHT THING. Face à lui, il a Bertrand Blier (TROP BELLE POUR TOI), Giuseppe Tornatore (CINEMA PARADISO) ou encore Jane Campion (SWEETIE). Mais l’imprévisible est arrivé, un jeune cinéaste du nom de Steven Soderbergh remporta à la fois la Palme d’Or et le Prix de meilleure interprétation masculine fut attribué à James Spader. Encore aujourd’hui, Lee l’a gros sur le coeur et parle d’une Palme qui a lui a été « volée ». Voici ce qu’il déclarait en 2018 : «Avec Steven [Soderbergh], on est toujours en bons termes. On l’a toujours été. Mais tout cela a été commandité par Wim Wenders, qui a affirmé que Mookie n’était pas assez héroïque.».

L’Oscar du meilleur film : Rain Man

Rien ne résiste au film phénomène avec Tom Cruise et Dustin Hoffman. Trois autres oscars ont déjà été glanés au fil de la soirée (meilleur acteur pour Hoffman, meilleur scénario original pour Ronald Bass et Barry Morrow, meilleur réalisateur pour Barry Levinson) et la consécration suprême arrive alors. Un succès critique qui va booster sa carrière en salles, et notamment en France (voir plus bas).

Le César du meilleur film : Camille Claudel

Le film de Bruno Nuytten remporte pas moins de cinq récompenses dont meilleur film et meilleure actrice pour Isabelle Adjani. Pourtant, la concurrence était forte cette année là : LE GRAND BLEU, L’OURS et LA VIE ETAIT UN LONG FLEUVE TRANQUILLE étaient également proches de la victoire.

Le plus gros succès de l’année en France : Rain Man

Avec près de 6 474 520 entrées, RAIN MAN est le grand gagnant de l’année. Idéalement lancé après son succès aux Oscars (il sort le 15 mars soit 14 jours avant la cérémonie), il va s’installer durant de longs mois dans le top 5 hebdo. Le troisième volet d’INDIANA JONES, LA DERNIERE CROISADE, sera proche de le battre (6 249 271 entrées au cumul) tandis que le podium est complété par RETOUR VERS LE FUTUR 2 (assez loin derrière avec 2 924 108 spectateurs réunis). Une année d’ailleurs très américaine puisqu’une seule production française est présente dans le top 10 (et encore, c’est une co-production) : il s’agit de CINEMA PARADISO avec 2 052 787 entrées.

Le phénomène mondial de l’année : Batman

En 1989, les super-héros sont encore loin d’avoir la côte. Marvel est inexistant et Dc Comics a ridiculisé sa grande icône avec SUPERMAN IV. L’ambition du BATMAN de Tim Burton est grande, la promo est agressive et Jack Nicholson attire tous les regards en Joker. Le coup est parfait, le film cartonne partout et amasse 413 millions de dollars, échouant à quelques encablures de LA DERNIERE CROISADE (474 millions). Une nouvelle ère est née.

La star de l’année : Robin Williams

Son rôle de professeur dans LE CERCLE DES POETES DISPARUS le propulse tout en haut de la A-List. Phénomène mondial impressionnant (235 millions de dollars de recettes), Williams s’ouvre les portes d’une décennie dorée où il va enchaîner les grands rôles et les succès au box-office. Après le Carpe Diem, rien ne sera plus jamais pareil pour lui.

La révélation de l’année : Alan Menken

Dire qu’il a sauvé Disney serait un peu osé. Mais le compositeur Alan Menken a en tout cas grandement contribué au retour insensé du studio sur le devant de la scène alors même qu’il se trouvait en très mauvais posture financière. LA PETITE SIRENE est le premier carton depuis 12 ans côté animation pour la firme aux grandes oreilles et se voit même récompensé aux oscars pour la musique SOUS L’OCEAN et la bande-son globale. Les ventes de disc et K7 explosent et remettent Disney sur de bons rails. Menken en est le grand artisan et Disney le sait : il s’occupera alors de LA BELLE ET LA BETE, ALADIN, POCAHONTAS, LE BOSSU DE NOTRE-DAME ou encore HERCULE. Tous des succès.

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