Succès surprise de l’été 2018 avec 530 millions de dollars de recettes empochés (et 1,6 million de spectateurs français au passage), EN EAUX TROUBLES a prouvé que l’alliage gros monstre et action star (Jason Statham) était toujours capable d’impressionner les foules. Un concept déjà vieux, mais qui fait toujours son effet.
En eaux (très) troubles, toujours plus gros
En 2023, rebelote, le Megalodon revient encore plus gros et plus fort face à un Statham toujours plus habile et increvable. EN EAUX (TRÈS) TROUBLES (vraiment un très mauvais titre français) a totalement conscience d’être ce qu’il est : un divertissement estival sans aucune prétention ni véritable ambition. Passée une introduction gratuite et sans véritable lien avec la suite (spoiler, elle a déjà été largement teasée dans les bandes-annonces), le réalisateur Ben Wheatley (à qui l’ont doit le film FREE FIRE) prend en mains l’équipage qui retourne donc faire une mission d’exploration qui va forcément mal tourner. Dans le tas, un complot se joue pour extraire des fossiles valant très très chers, facilité de scénario qui renforce (un peu) un script vraiment faiblard. En plus du Megalodon, il faut bien occuper Statham et ses copains qui se la jouent cool et décomplexés face à de drôles mercenaires dont l’intellect reste limité. On se serait bien passés de cette intrigue, mais à croire qu’il n’y avait pas assez de substance pour tenir les deux heures de métrages réglementaires.
Lâcher prise
Car là réside le coeur de cette séquelle. Comme dit plus haut, elle sait ce qu’elle représente et abandonne du même coup cette petite ambiance inquiétante du premier. Pour ceux qui attendaient un éventuel saccage pour ce nouvel opus, la déception sera grande. Si une longue séquence sous-marine s’avère assez tendue (mais étonnamment désincarnée), le reste n’est que plaisir coupable et action foutraque qui
joue clairement la carte de l’humour outrancier. Dans sa deuxième partie, le réalisateur n’en a plus rien à faire de son film et balance la sauce avec un bonheur communicatif. Pire, il nous rejoue le climax de son prédécesseur en poussant tous les curseurs dans le rouge : hélicoptère, explosif, mercenaires… c’est FAST AND FURIOUS à la plage ! Plus sérieusement, EN EAUX (TRÈS) TROUBLES se fait plaisir et enlève toute gravité à une histoire déjà pas bien épaisse. On pouvait peut-être s’attendre à mieux ou à différent, mais il faudra s’en contenter. Même si des efforts auraient pu être fournis côté effets spéciaux qui, pour certains, sont franchement ratés…
AVIS GLOBAL : Fun et décomplexé, EN EAUX (TRÈS) TROUBLES n’a aucune autre prétention que le divertissement pur. À tel point que tout ce qui se joue à l’écran semble factice, sacrifié sur l’autel du cool et de l’inoffensif.
NOTE :
EN EAUX (TRÈS) TROUBLES est actuellement disponible dans les salles de cinéma.
