LE FILM DE L’ANNEE est une nouvelle rubrique qui se concentre sur les événements cinématographiques marquants de l’année choisie. Place cette fois à l’année 1984.
Le Scandale : LES JOURS ET LES NUITS DE CHINA BLUE classé X
En voyant le film aujourd’hui, on pourrait en rire, mais le réalisateur Ken Russell l’a bien subi. De par son esthétique et certains de ses partis pris, la MPAA a classé X ce film évoquant la paranoïa d’un mari ayant peur de voir sa femme le tromper. Cinq montages plus tard, Russell parviendra à faire changer d’avis le comité de censure. Problème, la version définitive ampute largement la compréhension de cette sombre histoire, certains personnages étant grandement sacrifiés.
L’Oscar du meilleur film : TENDRES PASSIONS de James L.Brooks
Porté par Shirley MacLaine et Jack Nicholson, TENDRES PASSIONS bat le favori de la cérémonie, L’ETOFFE DES HEROS de Philip Kaufman. Une distinction qui lui vaudra un second souffle dans les salles, le film empochant la coquette somme de 164 millions de dollars pour 8 millions investis.
Le César du meilleur film : À NOS AMOURS de Maurice Pialat et LE BAL d’Ettore Scola
La cérémonie des César 1984 est historique. TCHAO PANTIN rafle la mise (et Coluche avec), mais ne remportera pas le césar du meilleur film qui sera conjointement attribué à Pialat et Scola. C’est le seul cas d’égalité à ce jour pour cette catégorie.
Le plus gros succès de l’année en France : MARCHE À L’OMBRE de Michel Blanc
Personne ne peut suivre le rythme du film de Michel Blanc cette année là. Comédie française typique des 80s, MARCHE À L’OMBRE est un phénomène attirant 6 168 425 spectateurs dans les salles. Juste derrière, une autre comédie, LES RIPOUX avec 5 882 397 entrées. Indy devra se contenter de la troisième place en réunissant pourtant 5 683 254 aficionados dans les salles. Une grosse année.
Le phénomène mondial de l’année : LE FLIC DE BEVERLY HILLS de Martin Brest
GREMLINS, INDIANA JONES 2, S.O.S FANTOMES, TERMINATOR… il y en a eu des phénomènes en 1984. Mais LE FLIC DE BEVERLY HILLS est le plus gros, transformant Eddie Murphy en star mondiale. Produit pour seulement 15 millions de dollars, le film en rapportera 316,6 millions soit l’équivalent de 856,7 millions aujourd’hui ! Un incontournable.
La star de l’année : Coluche
Son rôle dans TCHAO PANTIN a tout changé. En remportant le César du meilleur acteur, il ancre son nom au panthéon des grands comédiens et prend une revanche sur tous ceux qui ne l’ont jamais pris au sérieux.
La révélation de l’année : James Cameron
Difficile à croire aujourd’hui, mais James Cameron fut un illustre inconnu à une époque. Avant TERMINATOR, il n’avait mis en scène qu’un bout de film (PIRANHAS 2 qu’il reniera). Mais en 1984, il fracasse Hollywood et ses codes avec une SF sortie de nulle part, portée par un culturiste que personne ne voyait faire une immense carrière. Péniblement produit pour 6 millions de dollars, TERMINATOR va profiter d’un gigantesque bouche à oreille pour atteindre 78 millions de dollars de recettes (et rameuter 3 millions de français dans les salles). Deux stars ont débarqué…
