Le Gang Anderson, Sean Connery en cambrioleur chez Sydney Lumet

Deuxième collaboration entre Sean Connery et le réalisateur Sydney Lumet (ils avaient travaillé ensemble sur LA COLLINE DES HOMMES PERDUS), LE GANG ANDERSON fait partie de ces films en apparence mineur dans une carrière, mais qui s’avèrent tout de même excellents.

Lumet et Connery, acte 2

À sa sortie d’une peine de dix ans de prison, le cambrioleur Duke Anderson (Connery) retrouve sa maîtresse dans un hôtel de luxe. Reformant un gang avec l’aide d’un homme d’affaires baignant dans la mafia, il organise la mise à sac de l’immeuble et de ses richissimes occupants. Malheureusement, Duke est suivi par plusieurs équipes de surveillance qui en veulent aux personnages qu’il engage pour ce braquage de grande envergure… En parallèle de ce film, Sean Connery reprenait les oripeaux de Bond sans vraiment y croire dans l’horripilant LES DIAMANTS SONT ETERNELS. Ici, il est dans une bien meilleure forme où il s’amuse visiblement beaucoup à jouer les escrocs. Ici, Sydney Lumet aborde déjà des thématiques qu’il poussera encore davantage dans la suite de sa carrière.

Un film d’anticipation

Tout au long du film, l’intime et la politique se mêlent. LE GANG ANDERSON dénonce, en creux, le viol de la vie privée par les nouvelles technologies, ce qui en fait une oeuvre d’une étonnante modernité. D’ailleurs, dans son autobiographie, Sydney Lumet décrivait son film comme « une révolte des machines ». Il étudie ici les mécanismes pervers d’une société du contrôle qui commence elle-même à être dépassée

Christopher Walken, première apparition

par ses propres règles (on pourrait aujourd’hui penser aux débats animés concernant l’IA). C’est ici que le choix de Connery dans la peau du leader des cambrioleurs est judicieux : il représente déjà l’ancien monde, lui est sa bande étant des criminels obsolètes, supplantés par la modernité.

LE GANG ANDERSON ne rencontrera pas un très grand succès en salles lors de sa sortie en 1971. Plus tard, il se perdra dans les limbes de la carrière de son cinéaste et de son acteur principal où très peu de mentions seront faites de ce rôle qui demeure plus profond qu’il n’y paraît. Par la suite, les deux hommes se retrouveront sur THE OFFENCE, LE CRIME DE L’ORIENT-EXPRESS et Family BUSINESS. À noter que LE GANG ANDERSON marque également les débuts d’un grand comédien, un certain Christopher Walken.

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