3h10 pour Yuma, Russell Crowe et Christian Bale réunis pour le western de James Mangold

C’est sur le tournage de IDENTITY que James Mangold a eu l’idée de revenir au western. Pour lui, « le cinéma contemporain a oublié le genre » alors que « c’est une part essentielle du cinéma américain ». Pour se faire, il réalise un remake d’un superbe film réalisé Delmer Daves en 1957, 3h10 POUR YUMA.

S’inspirer et étoffer

Revenu blessé de la guerre de Sécession, Dan Evans (Christian Bale) a établi sa famille dans un ranch. La sécheresse a ravagé ses terres, décimé son troupeau et miné la considération que lui portent sa femme

et ses enfants, en particulier son aîné Will (Logan Lerman), âgé de 14 ans. A la suite d’une attaque de diligence, le célèbre bandit Ben Wade (Russell Crowe) passe par la ville de Bisbee où il est arrêté avec le concours fortuit de Evans. Recherché pour ses hold-up et ses meurtres répétés, Wade doit être convoyé vers Contention, à trois jours de cheval, pour embarquer sur un train à destination de Yuma, où se trouve le tribunal fédéral. Mangold respecte l’oeuvre tout en étoffant quelques passages avec l’aide des scénaristes Halsted Welles, Michael Brandt et Derek Haas qui reviennent sur la nouvelle écrite par Elmore Leonard en 1953.

Fan de l’oeuvre originale

En découvrant le film à 17 ans, James Mangold a eu un véritable coup de coeur. « J’avais été frappé par la sophistication des questions qu’il soulevait sur la morale, le courage, l’honneur et la famille. Les personnages de Ben Wade et Dan Evans étaient plus complexes que les archétypes habituels. ». Pour les incarner, deux pointures sont choisis avec Russell Crowe et Christian Bale. L’acteur de GLADIATOR était le choix premier du cinéaste après le désistement d’un certain… Tom Cruise ! En tant que grand fan du film original, Mangold sent le poids de la responsabilité sur ses épaules et ne souhaite surtout pas se tromper. L’un des coscénariste de cette nouvelle version, Michael Brandt, dira. « On était tous fan de l’original, et on cherchait un moyen de le rendre accessible à un public contemporain. Le mot d’ordre de Jim était : toujours plus âpre, toujours plus réel. ». À tel point que le tournage ne sera pas de tout repos.

Une réussite artistique et un échec financier

Principalement filmé en décors naturels, 3H10 POUR YUMA représenta une aventure pour toute l’équipe qui tourna dans la région désertique du Nouveau Mexique où les températures peuvent être glaciales la nuit. Elle dut d’ailleurs faire face à une tempête de neige ! Pas le top quand les acteurs sont censés jouer

en pleine sécheresse. Au final, le film est une véritable réussite, tant au niveau visuel que narratif. Il s’inscrit parfaitement dans la filmographie du cinéaste qui conserve une grande part de classicisme dans le sens le plus noble du terme. Cet aspect populaire ne joue jamais contre lui et permet à ses métrages d’être souvent d’une redoutable efficacité. Malheureusement, ce ne sera pas un grand succès au box-office avec seulement 69 millions de dollars de recettes pour 50 millions de budget. Qu’importe, il a surtout démontré que le western pouvait toujours fonctionner dans le cinéma contemporain.

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