Flag Day, Sean Penn face à son rôle de père

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Après le désastreux THE LAST FACE, Sean Penn s’est accordé cinq ans de répit afin d’effacer ce revers de sa mémoire. Il signe son retour avec FLAG DAY, une histoire familiale simple qui revient aux racines de son cinéma, entre classicisme et puissance des émotions.

Il incarne ici John Vogel, un personnage hors norme. Enfant, sa fille Jennifer s’émerveillait de son magnétisme et de sa capacité à faire de la vie une grande aventure. Il lui a beaucoup appris sur l’amour et la joie, mais elle va découvrir sa vie secrète de braqueur de banques et faussaire. La chute sera terrible, mais Jennifer a de l’abnégation et va se battre pour s’en sortir malgré tous les obstacles présents sur sa route.

Tiré d’une histoire vraie, ce film s’affirme au fil des minutes comme un grand drame sur le rêve américain, celui que se façonne de nombreux individus en quête de réussite. Une thématique abordée avec tendresse par Penn, comme l’ensemble du long-métrage d’ailleurs. Si les débuts sont difficiles et suresthétisés, le récit prend ensuite son envol pour ne plus vous lâcher. Si la mise en scène possède toujours quelques tics désagréables (les abus de gros plans, les décadrages), on ne peut nier que le cinéaste (qui joue pour la première fois dans l’un de ses films) fait son travail avec le coeur et ses tripes. On dirait un premier film tant son engagement semble fort pour cette histoire. Un propos confirmé par la présence magnétique de sa fille, Dylan Penn, superbe dans un rôle à bascule assez délicat.

La bande-son est à l’avenant, remplie de chansons qui parlent de l’americana, mais aussi des relations familiales. Attendant éternellement une éclaircie dans un paysage désespérément sombre, Jennifer erre pour devenir la femme qu’elle désire être et s’affranchir d’un passé pesant et castrateur. Il y a de la tendresse aussi dans ce portrait d’un père mythomane qui perd pied dans ses mensonges (jusqu’à une scène qui résume le ridicule de ses

inventions). Cet homme n’est ni antipathique, ni attachant, il est simplement humain dans tout ce que mot peut contenir de failles et de déviances. Il aime sa fille, mais ne parvient pas à changer pour être à sa hauteur. Ce n’est pas le père qui guide l’enfant, mais l’inverse.

L’image, prise en 16mm avec aspect granuleux à la clé, est une porte d’entrée vers des souvenirs, ceux qui nous hantent et nous font voir le passé différemment. Jennifer les revoit, comme si elle en réalisait un film. Dans ces moments de pure poésie visuelle qu’un Terrence Malick aurait bien pu mettre en scène, il y a une forme de grâce qui font de FLAG DAY est une belle réussite pour son auteur.

AVIS GLOBAL : Sean Penn signe un retour réussi avec ce FLAG DAY qui, malgré quelques défauts, saisit par la force de ses émotions et l’universalité de son propos.

NOTE :

Note : 3.5 sur 5.

FLAG DAY 1h48

Un film réalisé par Sean Penn.

Actuellement disponible en VOD sur Rakuten Tv.

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