Le secret de la Pyramide, les aventures oubliées d’un jeune Sherlock Holmes

LE SECRET DE LA PYRAMIDE n’est pas la plus reconnue des adaptations de Sherlock Holmes. Ce film n’est pas non plus le plus reconnu des productions Amblin qui ont fait le bonheur des spectateurs dans les 80s. Pourtant, un certain Steven Spielberg en était le moteur, bien aidé par ses nombreux collaborateurs.

Levinson à barre

A Londres en 1870, le jeune John Watson (Alan Cox) fait son entrée dans une nouvelle école. Il y rencontre un autre adolescent à l’esprit de déduction très développé : un certain Sherlock Holmes (Nicholas Rowe). Très vite, Holmes et le futur docteur Watson se lient d’amitié et sont conduits à mener leur première enquête sur une série de meurtres étranges survenus à la suite d’hallucinations épouvantables… Le titre en Version Originale ne représente aucune ambiguïté : YOUNG SHERLOCK HOLMES, comme pour bien montré au public où il met les pieds. Chris Columbus (qui a déjà écrit GREMLINS et LES GOONIES pour Amblin) est l’auteur du script tandis que le prometteur Barry Levinson est choisi au poste de réalisateur. Spielberg a été soufflé par le film LE MEILLEUR et a donc rencontré le cinéaste pour lui proposer de le rejoindre sur LE SECRET DE LA PYRAMIDE. Ce dernier marquera le début d’une décennie de succès pour Levinson qui enchaînera avec GOOD MORNING VIETNAM et le méga-carton RAIN MAN (que Spielberg devait réaliser).

Le respect de l’oeuvre originelle

Respectant la trame narrative des romans de Conan Doyle, LE SECRET DE LA PYRAMIDE est un film respectueux de l’univers littéraire dont il s’inspire. Même s’il créé, il ne trahit pas. L’équipe technique est également parvenue à faire des miracles, parvenant à recréer l’atmosphère authentique de l’époque victorienne avec un soins particulier apporté aux décors. Ces derniers sont l’oeuvre de Michael Ford qui officiait là sur son premier long-métrage. Il officiera par la suite sur trois James Bond (TUER N’EST PAS JOUER, PERMIS DE TUER, GOLDENEYE) et le grandiose TITANIC de James Cameron. Avec LE SECRET DE LA PYRAMIDE, il parvient à mixer l’univers de Doyle avec les codes Amblin bien identifiés. À tel point qu’on ressent ici toute l’influence de Spielberg, beaucoup moins celle de Levinson qui a probablement été fortement guidé par l’esprit du réalisateur d’E.T. Qu’importe, ce savant mélange de talents donne un film unique, rempli de morceaux de bravoure impressionnants.

Un statut fragile

Alors pourquoi LE SECRET DE LA PYRAMIDE n’a pas obtenu cette postérité qui fait encore vivre dans l’inconscient collectif des films comme LES GOONIES, GREMLINS ou L’AVENTURE INTERIEURE ? À sa sortie, le long-métrage de Levinson est un échec (à peine 19 millions récoltés pour 18 millions de dollars) et ne sera jamais réellement rattraper par la suite. Il est en quelque sorte tombé dans une forme d’oubli, seulement réedité en blu-ray il y a quelques mois. Même ses acteurs principaux n’ont pas connu une carrière à la hauteur (Nicholas Rowe et Alan Cox n’ont pas rejoué de premier rôle au cinéma et sont apparus plusieurs fois dans quelques épisodes de séries Tv). Reste qu’aujourd’hui, de nombreux cinéphiles lui vouent une véritable et juste admiration, tant ce film parvient à nous emmener dans son univers du début à la fin, témoignant de la richesse d’un studio qui aura sorti d’innombrables pépites.

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