Le coin des mal-aimés : Lucky Luke

Dans cette rubrique, je me penche sur ces films qui sont considérés comme « mauvais » ou « ratés », en somme les mal-aimés du cinéma. Le box-office n’est donc pas l’unique critère. À la fin, je pose une question simple : le mal-aimé est-il vraiment un raté ou peut-on le réhabiliter ?

LUCKY LUKE réalisé par James Huth (2009)

Ça raconte quoi ? Au cours de sa mission à Daisy Town, la ville qui l’a vu grandir, Lucky Luke, « l’homme qui tire plus vite que son ombre », va croiser Billy The Kid, Calamity Jane, Pat Poker, Jesse James et Belle…

Le contexte : C’est une époque pas si lointaine où le cinéma français avait décidé de multiplier les adaptations de bandes dessinées célèbres. Il y a eu évidemment ASTERIX, mais aussi IZNOGOUD, LARGO WINCH, LES DALTON, BLUEBERRY tandis que se préparait ADELE BLANC-SEC, BOULE ET BILL, LE MARSUPILAMI…Au milieu de tout ça, LUCKY LUKE, le célèbre personnage créé par Morris. Pour l’occasion, Jean Dujardin retrouve le réalisateur James Huth avec lequel il avait obtenu un gros succès avec BRICE DE NICE. De plus, l’acteur est salué pour sa performance hilarante dans les OSS 117, possédant au passage assez d’aura pour attirer les spectateurs en salles.

Pourquoi c’est un mal-aimé : La production avait mis le paquet pour que tout se déroule bien. 27 millions d’Euros ont été engloutis et un casting reconnu (Alexandra Lamy, Michael Youn, Daniel Prévost, Melvin Poupaud, Sylvie Testud,…) a été engagé. LUCKY LUKE sort en octobre 2009 et se prend une volée de bois vert par la presse qui loue tout de même ses qualités visuelles. Les spectateurs seront tout aussi déçus, en résulte des scores désastreux sur les sites spécialisés (1,4 / 5 sur Allociné, 3,5 / 10 sur Sens Critique). Le film ne rentra pas dans ses frais avec des entrées s’élevant à 1,865 million. Aujourd’hui, tout le monde semble l’avoir oublié…

Vraiment raté ou réhabilité ? Ce qui frappe surtout quand on revoit LUCKY LUKE, c’est… l’indifférence avec lequel on le regarde. Dans le fond il ne se passe pas grand-chose durant les 104 minutes de bobine et on se demande où est passé le sens du rythme trépidant des BD. Pourtant, impossible de vraiment détester ce film, il y a des aspects réussis comme l’esthétique (le travail sur la lumière, les décors et les costumes est soigné) ou la musique de Bruno Coulais, mais le script et le casting ne suivent pas. Dujardin ne semble pas très à l’aise dans le rôle principal tandis que Michaël Youn est assez horripilant en Billy the Kid. Bref, quinze ans plus tard, difficile de réhabiliter une adaptation qui a bien du mal de rendre hommage à son matériau d’origine…

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