Cartel, le thriller incompris de Ridley Scott

CARTEL fut sûrement l’un des films les plus débattus de Ridley Scott tant il divise les critiques et le public. Ridley Scott avouera même plus tard que l’échec du long-métrage au box-office l’avait surpris, tant il pensait avoir réaliser un thriller réussi avec son casting de stars.

McCarthy à la barre

C’est Cormac McCarthy qui signe ici son premier scénario. Après des années de galère, le natif de Providence est devenu l’un des auteurs les plus respectés des Etats-Unis avec divers romans très appréciés. Le cinéma l’a aussi accueilli avec plusieurs adaptations comme NO COUNTRY FOR OLD MEN ou LA ROUTE. Scott apprécie son travail littéraire, mais c’est avec surprise qu’il apprend qu’un de ses scénarios va lui être envoyé. Intitulé THE COUNSELOR (CARTEL en VF), c’est en fait une version très étoffée d’un scénario, proche d’un roman. Scott se passionne pour l’histoire et la légende raconte qu’il l’a lue en une heure et demie. « J’ai été ébloui par le texte » confiera Scott à la sortie du film. J’ai aimé sa complexité et les dialogues étaient fantastiques. ».

Des stars en pagaille

La FOX se positionne directement sur le projet, les pontes de la firme se remémorant le succès d’estime et financier de NO COUNTRY FOR OLD MEN. Scott obtient 25 millions de dollars pour réaliser son film. Pas mal pour un projet décrit comme un « conte de fées sinistre » par le réalisateur lui-même. Son but est de réunir un casting étoilé, ce qu’il réussira haut la main. Après PROMETHEUS, Michael Fassbender retrouve Scott qui tient ici le rôle de l’avocat-conseiller sans nom, un personne décrit comme « classique » par McCarthy et qui « décide de se lever un matin en décidant d’agir mal ». Peu conventionnel, le scénario de CARTEL attire la A-List d’Hollywood qui va venir s’insérer dans ces histoires narrées au sein d’un tout : Penelope Cruz, Javier Bardem, Brad Pitt, Cameron Diaz. C’est un film rempli de dialogues et d’une noirceur assumée.

Un film difficile

Fidèle à ses racines, Scott pose à nouveau un regard soupçonneux sur le pouvoir corrupteur de l’argent, ici dans la catégorie qu’il qualifie de « bling ». D’ailleurs, une grande partie du casting a décrit le film comme une parabole de la cupidité. Malgré les gros noms sur l’affiche, CARTEL n’a cumulé que 71 millions de

dollars dont un catastrophique 16 millions aux US. Des recettes suffisantes pour rembourser le budget, mais assez faible au vu de son potentiel. Surtout, les retours spectateurs sont particulièrement véhéments même si certains ont loué son esprit radical. Aujourd’hui, CARTEL fait partie des oeuvres dites « mineures » du cinéaste et n’est pas particulièrement réhabilitée…

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