Critique de PRISCILLA

Trois ans après ON THE ROCKS (destiné à la plateforme APPLE TV+), Sofia Coppola revient derrière la caméra pour livrer son neuvième film. Ce dernier se concentre sur Priscilla Presley, épouse d’Elvis, qui n’a pas connu que des bonheurs avec le célèbre chanteur. L’objectif de la cinéaste est de montrer la femme de l’ombre, celle qui a du se sacrifier pour que la légende triomphe.

Priscilla, un destin emprisonné

Créditée comme productrice, la véritable Priscilla Presley a notamment écrit ses mémoires intitulées ELVIS AND ME. Le scénario écrit par Sofia Coppola s’inspire de cet ouvrage et tend à nous emmener à l’intérieur de la prison dorée, celle dans laquelle Priscilla était enfermée. Tout commence comme une

bluette, une de ces jolies histoires d’amour qui se définissent dans un regard. Un amour naît et une vie va commencer pour eux malgré la différence d’âge et la réticence des parents à voir partir leur fille. La réalisatrice montre déjà l’échec de cette situation, mais les protagonistes, eux, l’ignorent encore. Tout du moins, Priscilla.

Au-delà de tout ce qui est réel ou ne l’est pas dans ce biopic, le film fonctionne grâce à la présence mémorable de la jeune Cailee Spaeny. En incarnant Priscilla à tous les âges, l’actrice démontre une faculté d’interprétation sidérante qui invite constamment à nous interroger sur les sentiments la traversant ; Tout passe par ce regard, cette naïveté primaire puis, soudain, l’éclaircie. Face à Jacob Elordi, elle est omniprésente, dévorante de présence. Dans cette grandiose demeure nommée Graceland, Priscilla n’est qu’un détail et c’est ce que Coppola veut nous montrer : cette femme est sous emprise et on assiste à la chute inexorable d’un amour perdu d’avance.

Du pur Sofia Coppola

Le film prend son temps (un peu trop) et décide de ne jamais lâcher (ou presque) Priscilla. On ressent le style Coppola à chaque scène et il est évident que ses détracteurs ne se réconcilieront pas avec son cinéma avec ce métrage. Bourré d’ellipses et entaché par une fin abrupte, PRISCILLA laisse un peu pantois, désorienté. Rien n’est fait pour plaire et il n’y a pas forcément la volonté de pointer du doigt ce qu’était Elvis : la réalisatrice veut avant tout montrer comment une relation peut devenir toxique à partir du moment où l’un veut dominer l’autre. C’est un récit d’émancipation, avec ses forces et ses faiblesses. Pour ceux qui sont allergiques au style très « posé » de Coppola, ils pourront au moins être d’accord que celui-ci épouse parfaitement le sujet abordé.

AVIS GLOBAL : Cailee Spaeny est magistrale dans le rôle de Priscilla Presley, offrant ici une prestation d haut vol. Pour le reste, Sofia Coppola est fidèle à elle-même, son cinéma gardant les mêmes qualités et mêmes défauts que précédemment.

NOTE :

Note : 3 sur 5.

PRISCILLA est actuellement disponible dans les salles de cinéma.

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