Critique de AQUAMAN ET LE ROYAUME PERDU

Commencé en 2013 avec MAN OF STEEL, le DC UNIVERSE s’achève donc dix ans plus tard dans la quasi-indifférence générale. Il faut dire que les super-héros perdent la côte et 2023 a montré de franches limites pour ce sous-genre qui a fait les belles heures des salles de cinéma depuis plus d’une décennie. Ainsi vient AQUAMAN ET LE ROYAUME PERDU, suite du plus gros succès du DCU, qui termine donc un cycle fait de hauts et de bas.

Un studio roi

En 2018, AQUAMAN premier du nom était un film frappadingue, rempli de couleurs, saturé d’images kitsch et de sons assourdissants. Un spectacle total, généreux, shakespearien, qui se terminait avec une bataille aquatique délirante. James Wan avait déjà impressionné son monde avec FAST AND FURIOUS 7 (l’un des meilleurs opus de la franchise) et confirmait avec AQUAMAN qu’il n’était pas qu’un très bon metteur en scène de films d’horreur. Cinq ans plus tard, le monde a changé et celui du DCU aussi : LE

ROYAUME PERDU arrive au moment où l’univers va être refondu par un certain James Gunn qui prépare l’énième retour de Superman. Le studio (la Warner) a du même coup cisaillé dans AQUAMAN 2 pour l’assécher au maximum.

Comme de (trop) nombreux films du DCU, on sent une oeuvre plus grandiose et plus ambitieuse derrière le Blockbuster proposé. James Wan avait probablement des idées bien plus épiques pour sa suite, mais les nombreux reshoots et la volonté du studio de passer à autre chose ont eu raison de son ambition. Alors il fait avec et doit composer avec un scénario accumulant les vannes (lourdes) et les instants décalés (qui tombent à plat). Le cinéaste n’est pas à l’aise avec cette orientation et ça se sent. Jason Momoa, lui, joue dans un autre film jusqu’au moment où son frère Orm arrive dans le récit. Là, AQUAMAN ET LE ROYAUME PERDU décolle vraiment. La dynamique entre les deux frères est franchement sympathique et Patrick Wilson assure en homme blessé qui s’est largement remis en question depuis les événements du premier volet. Une belle évolution qui évite de le transformer en un Loki du DCU.

Action, action, action

Wan est plus à l’aise quand il faut faire naître un sentiment d’inquiétude (la découverte du Royaume Perdu) ou alors quand le besoin d’action se fait sentir : ça part dans tous les sens et on reconnaît alors le ton qui caractérisait le premier film. Il y a de nombreuses séquences d’action qui s’enchaînent, si bien qu’on n’a jamais le temps de respirer. Vu en IMAX, le spectacle proposé vaut vraiment le coup (et rehausse certainement l’appréciation que l’on a du film) et sauve un scénario qui patine. Si bien que lorsqu’une once de drame survient, celui-ci n’est pas en capacité de nous impacter. Il y a bien certaines thématiques effleurées (comme la responsabilité d’être père ou l’importance du pardon), mais c’est bien peu pour parvenir à nous passionner durant deux heures. Comme si James Wan en avait conscience, il pare sa suite d’effets spéciaux et de délires en tous genres jusqu’à un climax qu’on aurait aimé encore plus épique. AQUAMAN ET LE ROYAUME PERDU s’apprécie tel qu’il est, loin de la catastrophe annoncée. Place cette fois à une nouvelle ère… qui arrive certainement un peu tard.

AVIS GLOBAL : Limité par un studio désireux de passer à autre chose, James Wan nous propose un grand spectacle simple, reposant sur une dynamique entre frères sympathique. Il y a de beaucoup d’action, quelques séquences renversantes, mais aussi un scénario très peu passionnant où l’humour lourd annihile toute ambition dramaturgique.

NOTE :

Note : 2.5 sur 5.

AQUAMAN ET LE ROYAUME PERDU est actuellement disponible dans les salles de cinéma.

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