Love and Mercy, une plongée dans la vie de Brian Wilson

Les prémisses du projet de biopic sur Brian Wilson remonte aux années 80 avec William Hurt dans la peau du célèbre artiste. Si le film ne se fera pas, il pose les bases de ce que sera LOVE AND MERCY 30 ans plus tard.

Deux temporalités

Producteur depuis de nombreuses années, Bill Pohlad réalisait là son premier film en tant que réalisateur. Une sacrée charge quand on connaît l’aura de Brian Wilson et du groupe qu’il fonda avec ses

frères, les Beach Boys. Les plus jeunes sont peut-être étrangers au phénomène engendré par ce groupe, mais il fut l’un des seuls à « rivaliser » avec l’outrageuse domination des Rolling Stones et Beatles dans les années 60 -70. Passionné par Brian Wilson et son parcours, Pohlad veut mettre en scène le film le plus réaliste possible par respect pour cet artiste qu’il aime tant. Avec ses recherches, il découvre un homme à la psychologie complexe. Avec l’aide du scénariste d’Oren Moverman (scénariste de I’M NOT THERE, l’une des grandes inspirations de Pohlad pour LOVE AND MERCY), il matérialise la dualité de Wilson à l’écran en lui offrant deux visages à deux temporalités différentes. Le cinéaste s’était d’ailleurs expliqué au moment de la sortie du film en 2015. « J’avais toujours eu cette vision duelle de l’histoire, racontée du point de vue du jeune Brian et ensuite du point de vue de Melinda. L’approche allait être différente en prenant deux acteurs pour incarner Brian à deux époques de sa vie et c’est un des aspects qui ont plu à Oren, à cause du travail qu’il avait fait sur le film « I’m Not There ». Ce modèle m’intriguait« .

Deux grandes prestations

L’intrigue plonge alors dans deux périodes charnières, les années 60 et les années 80. La première partie, plus musicale, se concentre sur l’enregistrement de l’album PET SOUNDS et s’affranchir de la surf music, genre auquel le groupe était cantonné alors. C’est Paul Dano qui incarne Brian Wilson à cette époque. John Cusack prend ensuite le relais avec une deuxième partie davantage romantique qui narre son histoire d’amour avec Melinda Ledbetter (jouée par Elizabeth Banks). Pour enrichir cette passion à l’écran, Bill Pohlad peut compter sur les véritables Wilson et Ledbetter qui lui confient de nombreux détails. Concernant les comédiens choisis, le cinéaste n’avait aucun doute sur son duo d’acteurs pour incarner

Wilson, même s’il avait plus de réserve sur John Cusack. « Paul a composé ce personnage extrêmement positif, et en même temps profond et intéressant. Lui attribuer le rôle a été une décision très facile. Il était le premier -et le seul sur la liste. Heureusement qu’il a accepté ! (…) Honnêtement, je n’ai pas pensé tout de suite à John. Physiquement, je ne faisais pas forcément le rapprochement, comme pour Paul. Et puis j’ai visionné un peu plus de films de Brian à cette période de sa vie. Il y avait un passage en particulier qui m’a fait penser : « Ouah ! Là, on aurait cru voir John.« .

Une réussite

Sorti en plein été 2015, LOVE AND MERCY passera inaperçu au box-office, perdu dans le dédale de sorties majeures du moment (JURASSIC WORLD, VICE-VERSA, LES MINIONS 2,…). Très touchant, ce film est une ode à la musique, mais aussi à l’amour. Grâce à un parti-pris pertinent et sa faculté à ne rien occulter de la personnalité de Brian Wilson, LOVE AND MERCY est une belle réussite du genre que les spectateurs du monde entier ont rattrapé massivement lors de sa mise en ligne en streaming où il est devenu un joli succès. Comme quoi, la carrière d’un film ne s’arrête pas à la salle…

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