À armes égales, Ridley Scott plonge Demi Moore dans le milieu militaire

Juste après LAME DE FOND, Ridley Scott enchaîne avec un nouveau film à l’aspect militaire. Entre FULL METAL JACKET et TOP GUN, À ARMES EGALES représente la première femme à tenter l’épreuve du machisme.

Demi Moore en guerrière

Danielle Alexandra est haut placée chez 20th Century Fox quand elle imagine l’histoire. Elle connaît

plusieurs personnes au Pentagon et à Washington et sent que le thème des femmes au combat est un sujet fort au milieu des 90s. Elle écrit alors le rôle du lieutenant Jordan O’Neill avec une seule actrice en tête : Demi Moore. Sortant d’une décennie de succès avec notamment le raz-de-marée GHOST, l’actrice veut « casser » son image et accepte immédiatement la proposition. Une séquence, symbolique, donne le ton : on la voit se couper les cheveux à ras. Un moment de désexualisation qui offre au film ce ton un poil provocant.

C’est l’actrice elle-même qui vient chercher Ridley Scott pour le réaliser. Hollywood Pictures (ancienne filiale de Disney) offre un beau chèque au cinéaste (50 millions de dollars) qui voit là l’occasion de revenir aux thèmes abordés dans THELMA ET LOUISE. Le cinéaste plonge alors dans le milieu militaire et ressort l’histoire du scandale de Tailhook dans lequel des femmes pilotes accusent leurs homologues masculins de harcèlement sexuel. Peu avant le tournage, une autre controverse émerge lorsqu’une femme tente d’entrer à la Citadel, une École Militaire.

Une alternative

Mais le monde n’est pas encore ouvert au changement. Les autorités, sous prétexte de jurons trop présents dans le script, interdiront l’accès à des installations navales. Malgré l’insistance de Demi Moore auprès du président Clinton, rien n’y fera. La production se tournera alors vers un complexe militaire désaffecté parfait dans le nord de la Floride, le camp Blandine. L’équipe technique transforme alors la vieille base en camp d’entraînement SEAL. Moore, elle, se donne à fond. En plus de se raser le crâne, elle subit deux semaines de boot camp (avec ses partenaires masculins) et prend huit kilos de muscles. Malgré l’engagement de tous, et notamment un Viggo Mortensen qui campe un personnage intrigant, À ARMES EGALES ne sera pas la réussite espérée.

Les critiques sont assez négatives et les recettes plafonnent à 97 millions de dollars, ce qui signe le troisième échec successif pour Scott après 1492, CHRISTOPHE COLOMB et LAME DE FOND. Alors qu’il se penche vers un nouveau film dystopique que la Warner ne produira finalement pas, le cinéaste va retrouver la réussite en retournant dans l’Histoire…

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