Le coin des mal-aimés : Beowulf

Dans cette rubrique, je me penche sur ces films qui sont considérés comme « mauvais » ou « ratés », en somme les mal-aimés du cinéma. À la fin, je pose une question simple : le mal-aimé est-il vraiment un raté ou peut-on le réhabiliter ?

BEOWULF réalisé par Graham Baker (1999)

Ça raconte quoi ? La Terre a traversé de nombreuses crises et cataclysmes. Les hommes vivent dans la peur et dans l’obscurite car les tenebres voilent desormais la lumiere du soleil. Dans cet univers hostile, erre un homme maudit et solitaire, Beowulf, fruit des amours interdites d’une mortelle avec le diable. Pour vaincre le monstre qui est en lui, Beowulf doit combattre le mal. Son plus redoutable adversaire est une creature tapie dans les combles d’une forteresse. Invincible, d’une sauvagerie sans nom, elle tue quotidiennement puis disparait des l’aube.

Le contexte : Roi des nanars dans les 90s, Christophe Lambert poursuit la tendance avec BEOWULF, relecture SF du célèbre poème épique de la littérature anglo-saxonne. À sa décharge, les producteurs avaient promis 25 millions de dollars de budget, mais n’en ont validé que 3 millions, ce qui a rendu la production très difficile. Lambert avouera ces regrets (et sa colère) sur ce projet qui aurait du être bien plus consistant et impressionnant. L’échec n’en sera que plus terrible.

Pourquoi c’est un mal-aimé : La presse ne va évidemment pas le rater et BEOWULF est conspué avec des critiques admirablement constructives comme celle de PREMIERE : « la seule curiosité du film reste Rhona Mitra, fortement poitrinée ». Charmant. Côté spectateurs, ce n’est guère mieux, le film récoltant des notes désastreuses sur les sites spécialisés (1,2 / 5 sur Allociné, 2,7 / 10 sur Sens Critique) tandis que le box-office est catastrophique avec à peine 1 million de dollars récoltés. Un véritable naufrage.

Vraiment raté ou réhabilité ? Le genre typique de métrage impossible à noter. C’est tellement mauvais que ça en devient drôle ! Le scénario est un impitoyable non sens qui nous offre des dialogues assez onctueux « Pas besoin d’être le meilleur tout le temps, il suffit d’l’être au bon moment. Hin hin hin » et des scènes d’un ridicule sans nom. Amoché par une production calamiteuse, BEOWULF est constamment risible avec son sérieux à outrance et son visuel de mauvais goût (les costumes sont vraiment ahurissants). Mais impossible de ne pas avoir une once de sympathie devant le jeu cabotin de Lambert, les délires visuels du cinéaste (le même qui avait signé l’excellent ALIEN NATION) ou même ce montage désastreux qui montre clairement les dérives de ce nanar savoureux.

Laisser un commentaire