Critique de SPIDER-MAN, ACROSS THE SPIDER-VERSE

Il y a près de cinq ans, l’arrivée de SPIDER-MAN sous forme de film d’animation pouvait faire souffler. En effet, au cinéma, l’homme-araignée est le héros le plus utilisé de Marvel depuis vingt ans. Les spectateurs ont déjà du accepter deux reboots en une poignée d’années et voilà qu’on les emmenait encore ailleurs avec un personnage nommé Miles Morales qui était en proie aux joies du Multivers.

Un concept maîtrisé

Sauf qu’en 2018, le Multivers est encore un concept flou. SPIDER-MAN, NEW GENERATION va changer les choses. Et dans les grandes largeurs. Personne n’aurait pu imaginer l’influence que le film réalisé par Bob

Persichetti et Peter Ramsey allait avoir sur l’industrie. Plus qu’une idée, c’est la splendeur visuelle qui a durablement marqué les esprits à tel point que son esthétique a bousculé le film d’animation. Celle-ci inspire désormais les grands studios (comme Dreamworks avec LE CHAT POTTE 2) et met fin au photo-réalisme « Pixarien » qui sévissait dans le genre depuis près de vingt ans. En assumant son côté comic-book et en insérant des trouvailles assez dingues, NEW GENERATION a marqué le public et s’est affirmé comme l’un des meilleurs opus centré sur Spider-Man. Tout en ouvrant la voie au Multivers.

Aujourd’hui, tous les amateurs du genre super-héroïque connaisse le terme et même une partie du grand public. Marvel Studios a plongé dedans avec AVENGERS : ENDGAME et tente depuis d’imposer toute la démesure du concept sans jamais y parvenir : DOCTOR STRANGE IN THE MULTIVERSE OF MADNESS n’avait de folie que le nom tandis que SPIDER-MAN, NO WAY HOME ne tenait qu’à une simple promesse nostalgique. Depuis, c’est difficile pour MCU de jouer avec les univers, en témoigne le récent ANT-MAN ET LA GUEPE avec son antagoniste Kang. Peut-être à cause de sa nature animée où il est facile de tenter des trucs fous, SPIDER-MAN : ACROSS THE SPIDER-VERSE réussit, en plus de deux heures, à gérer parfaitement le Multivers tout en laissant la place à l’émotion, au développement de ses personnages, à l’action (toujours géniale) et aux dérives visuelles assez sensationnelles.

Un spider-man virevoltant et humain

Il serait fortement cruel de révéler quoi que ce soit sur le film tant celui-ci regorge de surprises. Le rythme affolant de l’ensemble rend justice à un héros que l’on croyait connaître par coeur. La convergence des univers laisse place à une grandiose mise en scène qui s’amuse à rendre étincelante chaque scène, chaque ligne de dialogue (notamment dans le monde de Gwen où la couleur change selon l’émotion), chaque combat. Il y a un respect absolu du matériau d’origine avec une animation inspirée des comics, du plus populaire au plus farfelu (en témoigne cette inspiration des réalisateurs pour le Spider-Man India qui sont revenus sur des comics publiés dans les 70s en Inde). C’est puissant et beau, mais cette démonstration ne serait rien sans l’aspect émotionnel. Les thèmes abordés sont matures et totalement inscrits dans l’ADN de Spider-Man. On retrouve ici son côté solitaire (ce que les films en live ont oublié de traiter depuis un certain temps), ses réactions face à l’autorité parentale ou encore ses difficultés à équilibrer sa vie de héros avec celle du quotidien.

Encore plus élaboré que le premier film et redonnant un nouvel élan pour une dernière partie qui s’annonce dantesque, ACROSS THE SPIDER-VERSE est un tour de force magnifique qui, après LES GARDIENS DE LA GALAXIE 3, redonne foi à un sous-genre qui commence à s’essouffler. Ces deux films témoignent en tout cas d’une volonté d’aller de l’avant tout en n’hésitant pas à mettre en danger ses personnages pour inclure davantage de dramaturgie. Désormais, rendez-vous est pris le 3 avril 2024 pour conclure parfaitement la trilogie.

AVIS GLOBAL : ACROSS THE SPIDER-VERSE est une franche réussite qui allie la virtuosité technique avec l’émotion. De son concept fou à ses personnages bien travaillés, cette suite fait honore à l’homme-araignée et ouvre la porte à un troisième volet que l’imagine déjà grandiose.

NOTE :

Note : 4 sur 5.

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