Cent Mille Dollars au Soleil, Lino Ventura et Jean-Paul Belmondo dans la folle aventure d’Henri Verneuil

Adapté du roman NOUS N’IRONS PAS EN NIGERIA écrit par Claude Vieillot, CENT MILLE DOLLARS AU SOLEIL marque les retrouvailles entre Lino Ventura et Jean-Paul Belmondo qui se retrouvent après CLASSE TOUS RISQUES réalisé en 1960 par Claude Sautet.

Aux portes du désert, Castigliano (Gert Frobe) dirige une entreprise de transports routiers. Hans doit conduire un chargement clandestin de cent mille dollars au coeur de l’Afrique. L’apprenant, Rocco élimine le chauffeur, vole son véhicule et part avec sa complice. Castigliano promet alors une forte récompense à Marec (Lino Ventura) s’il récupère le camion. Commence une folle poursuite… Tourné entre la France et le

Maroc, CENT MILLE DOLLARS AU SOLEIL possède ce parfum des films « old school » adorés par les cinéphiles. Une aventure placée sous le signe du divertissement, de l’action et de l’humour. Le réalisateur Henri Verneuil dira que ce film « marches sur les pas de LAWRENCE D’ARABIE« . Le paysage, immortalisé peu de temps auparavant par le film de David Lean, servira de terrain de jeu à une équipe conviviale et solidaire. Le soir, après le tournage, les comédiens se retrouvaient pour dîner et jouer aux cartes. Les repas étaient placés sous le signe de la bonne humeur et du partage. Même si, au cours de ces parties, le ton changeait quelque peu, les joueurs ayant pris l’habitude de s’insulter grossièrement tout en gardant un calme olympien !

Henri Verneuil expose ses désirs d’aventure avec ce film, construisant ce dernier comme un western à la française. Son histoire est ample, solide, efficace, en parfait adéquation avec sa superbe mise en scène. Sa façon de filmer les grands espaces désertiques ainsi que les visages de ses acteurs est indéniablement magnifique. Il n’hésite d’ailleurs pas à capter d’intenses moments sur le plateau de tournage. Il lui faudra notamment trois jours pour réaliser l’incroyable scène de bagarre entre Belmondo et Ventura. Les deux hommes n’ont pas ménagé leurs efforts et vont en sortir exténués. L’alternance entre comédie et action font de CENT MILLE DOLLARS AU SOLEIL un petit classique du cinéma français qui n’aura pas connu beaucoup d’héritiers.

Sélectionné à Cannes 1964 pour représenter la France aux côtés de LA PEAU DOUCE de Truffaut et des PARAPLUIES DE CHERBOURG de Demy, qui décrochera la Palme d’or, le film se heurte à la brutalité de la critique française et internationale qui le qualifie de « sous-Clouzot » ou de « folklore complaisant ». Mais la presse admet aussi que le film est un excellent divertissement. Résultat, près de 3,5 millions de spectateurs le verront en France.

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