Après les formidables THE BIG SHORT et VICE, Adam McKay remet le couvert avec une satire assez méchante qui s’avère d’une pertinence redoutable en ces temps troublés.
Deux scientifiques découvrent qu’une comète va heurter la Terre dans six mois. Cette certitude est passée à la moulinette des médias et des politiques qui vont en faire à peu près tout et n’importe quoi. DON’T LOOK UP est un véritable défilé de bêtises et de méchancetés. Un cirque qui pourrait faire rire s’il n’était pas aussi… réaliste.
En 2h22, le cinéaste pousse les curseurs au maximum, n’hésitant pas à malmener ses personnages. Le casting joue sa partition avec une aisance impressionnante. Leonardo DiCaprio, toujours formidable, représente ce genre d’expert que l’on voit partout sur les plateaux télés, exposé comme une bête de foire. Voilà un homme qui va entrer dans un système carnassier jusqu’au point de rupture. La présentatrice interprétée par Cate Blanchett est une représentation de ce système qui broie littéralement tout ce qui l’entoure. De son côté, Jennifer Lawrence est une désabusée, comprenant rapidement que toute cette machinerie médiatique ne servira à rien. La vérité ne doit qu’apparaître ou elle ne sera pas vraie. En tout cas aux yeux de tous.
DON’T LOOK UP brasse beaucoup de thèmes à une allure démente. Adam McKay n’a pas son pareil pour mettre en scène ses fulgurantes idées de narration. Il enchaîne les morceaux de bravoure satiriques qui résonnent comme une véritable représentation de ce qui se déroule actuellement. Pourtant, la catastrophe est ultime ici : il s’agit littéralement d’une destruction de la planète. Le film réinstalle cette idée d’une écologie qui vacille dangereusement et dont on préfère ignorer les conséquences. Ainsi, les plateaux télés tournent la moindre info en dérision (celle
de la comète qui va heurter la Terre passe carrément après la rupture d’une star de la pop interprétée par Ariana Grande) alors même que la preuve de la Comète s’avère, dans les derniers instants, indéniable. Les politiques (dont une Meryl Streep hilarante en copie féminine de Donald Trump) sont plus obnubilés par les retombées de cet événement que son impact. Enfin, la description de ces PDG de multinationales richissimes est cristallisée par un déroutant Mark Rylance.
Tout y passe dans DON’T LOOK UP. A la seconde vision, tout paraît encore plus limpide, plus fort, plus engagé, plus perturbant. Voici un film d’une richesse inouïe qui, par son impact mondial (et son succès), pourrait bien ouvrir quelques nouveaux débats. Que l’on espère plus sérieux, bien sûr.
AVIS GLOBAL : Un film complètement fou qui charge notre société déviante avec une maestria impressionnante. Sans oublier un casting haut de gamme et un final qui laisse poindre une belle émotion inattendue.
NOTE :
DON’T LOOK UP 2h22
Actuellemetn disponible sur Netflix.
