Piège en eaux troubles, Bruce Willis au bord du précipice

Après PIEGE DE CRISTAL, le statut de Bruce Willis a radicalement changé, passant de vedette de la télévision à star internationale. L’action, c’est son domaine, mais il cherche aussi à s’ouvrir à d’autres horizons. Ainsi, il s’engage sur PIEGE EN EAUX TROUBLES, une production qui lui offre la possibilité de se diversifier. Du moins, sur le papier…

Film retourné

Deux ans après le meurtre de son père, Tom Hardy (Willis), flic solitaire et haï de ses collègues, travaille à la brigade fluviale. Il voit avec horreur son passé ressurgir avec une nouvelle série de cadavres retrouvés

dans la rivière… Le scénario de PIEGE EN EAUX TROUBLES suscite l’intérêt de l’acteur qui y voit là une manière d’explorer d’autres facettes de son jeu. Initialement intitulé THREE RIVERS pour faire référence aux trois rivières de Pittsburgh où se déroule l’action du film, le projet est ensuite rebaptisé STRIKING DISTANCE à sa sortie (littéralement DISTANCE DE FRAPPE). Après des projections-tests désastreuses, le studio décide de revoir sa copie et retourne une bonne partie du script tout en changeant le titre. Une volonté de coller au long-métrage une étiquette de « film d’action » avec une promesse faite aux spectateurs : vous êtes venu voir Bruce Willis en action et c’est ce que vous verrez.

Un esprit chaotique

L’acteur donne de sa personne, réalisant notamment de nombreuses cascades lui-même. Tout en prenant le contrôle de la production, l’acteur ayant notamment le dessus sur le réalisateur Rowdy Herrington qui sent bien que son film est en train de lui échapper. PIEGE EN EAUX TROUBLES se transforme alors en un projet difforme, alimenté par les idées de chacun sans véritable ligne directrice. Même le département marketing semble perdu, les bandes-annonce de l’époque montrant de nombreuses scènes qui ont finalement été abandonnées en cours de route !

Lors de sa sortie en novembre 1991 (janvier 1992 en France), le film reçoit de nombreuses critiques négatives malgré la promo intensive d’un Bruce Willis omniprésent. Le public ne suivra pas et le box-office sera famélique (24 millions de dollars rapportés dont seulement 8 millions aux USA). L’acteur subit donc un gros revers, égratignant quelque peu son statut. Il faudra toute l’audace d’un Quentin Tarantino avec PULP FICTION pour le remettre sur le devant de la scène.

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