Le coin des mal-aimés : LONE RANGER

Dans cette rubrique, je me penche sur ces films qui sont considérés comme « mauvais » ou « ratés », en somme les mal-aimés du cinéma. Le box-office ne sera pas donc pas un critère car seule compte l’opinion populaire ici. À la fin, je pose une question simple : le mal-aimé est-il vraiment un raté ou peut-on le réhabiliter ?

LONE RANGER réalisé par Gore Verbinski en 2013.

Ça raconte quoi ? Tonto, le guerrier indien, raconte comment John Reid, un ancien défenseur de la loi, est devenu un justicier légendaire. Ces deux héros à part vont devoir apprendre à faire équipe pour affronter le pire de la cupidité et de la corruption. Le tandem fait des étincelles et entraîne le public dans un tourbillon de surprises et d’humour.

Le contexte : On est en 2013, Disney est au sommet de l’entertainment mondial avec ses AVENGERS, PIRATES DES CARAÏBES et Pixar qui explosent tout sur leur passage. Le studio veut lancer une nouvelle franchise en réunissant l’équipe gagnante de PIRATES DES CARAÏBES : Ted Elliott et Teddy Rossio au scénario, Gore Verbinski à la réalisation, Johnny Depp dans le rôle principal. Adapté d’un feuilleton radiophonique des années 30, LONE RANGER est une promesse de grand spectacle, d’aventures et d’humour, en somme le cocktail parfait pour un Blockbuster estival qui va coûter la bagatelle de 215 millions de dollars.

Pourquoi c’est un mal-aimé : Le cocktail parfait se transforme ensuite en drôle de spécimen. Gore Verbinski ne met pas exactement en scène le film prévu : LONE RANGER est un spectacle, certes, avec un peu d’humour et d’action, mais c’est aussi parfois amer et dur dans le constat qu’il fait de l’Amérique et de ses dérives violentes. La critique américaine déteste (forcément) et le public n’est pas très enclin à suivre, hésitant devant la promesse d’un PIRATES DES CARAÏBES dans le monde du western. Résultat 260 millions de dollars de recettes, soit d’énormes pertes financières pour le studio (entre 200 et 250 millions estimés).

Vraiment raté ou réhabilité ? LONE RANGER est un drôle de spécimen, le genre de Blockbuster que l’on ne voit pas tous les ans. Gore Verbinski n’est pas du genre à se laisser faire (c’est lui qui a imposé l’univers sombre de PIRATES DES CARAÏBES et le personnage de Jack Sparrow contre l’avis des dirigeants du studio) et profite de son énorme budget pour aboutir à un western hors normes, dominé par un climax absolument fabuleux (une habitude chez Verbinski). Pour moi, LONE RANGER est un film dense qui aurait très bien pu se passer de son humour parfois raté. Le mélange est tout de même assez dingue et on prend un malin plaisir à suivre les pérégrinations de ces deux personnages. C’est peut-être un peu long, mais j’aimerais clairement voir plus de films de ce calibre qui tente des choses avec un nouvel univers et des thématiques adultes tout en n’oubliant pas l’importance du divertissement.

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