Le coin des mal-aimés : The Faculty

Dans cette rubrique, je me penche sur ces films qui sont considérés comme « mauvais » ou « ratés », en somme les mal-aimés du cinéma. À la fin, je pose une question simple : le mal-aimé est-il vraiment un raté ou peut-on le réhabiliter ?

THE FACULTY réalisé par Robert Rodriguez (1998)

Ça raconte quoi ? Herrington High est une école comme les autres. Ses murs sont devenus peu à peu crasseux, ses manuels scolaires périmés, ses professeurs paraissent usés bien avant la retraite, ses élèves, cerveaux et crétins, sérieux ou cancres notoires, affrontent des parents qui ne les comprennent plus et des professeurs qui ne les ont jamais compris. Mais les adolescents de Herrington High se heurtent à un problème inédit. Un de leurs professeurs est tellement bizarre et inquiétant qu’ils le soupçonnent d’appartenir à une autre espèce, de venir d’une autre planète…

Le contexte : Deux ans après UNE NUIT EN ENFER, le réalisateur Robert Rodriguez accepte ce film de commande nommé THE FACULTY écrit par Kevin Williamson qui vient de bousculer le cinéma horrifique avec le phénomène SCREAM. Le casting est composé de jeunes prometteurs, mais encore inconnus : Elijah Wood (futur Frodon Sacquet dans LE SEIGNEUR DES ANNEAUX), Josh Hartnett (bientôt sur le point de devenir une vedette), Clea DuVall (qui va exploser dans la série HEROES) et Jordana Brewster (qui va connaître le rôle de sa vie en petite soeur de Vin Diesel dans FAST AND FURIOUS).

Pourquoi c’est un mal-aimé : Sortant dans la foulée de SCREAM et SOUVIENS TOI L’ÉTÉ DERNIER, THE FACULTY ne soulève pas l’enthousiasme de la critique qui lui consacre des articles au mieux indifférents. Le film n’est pas un bide au box-office (63 millions rapportés pour 15 millions de budget), mais demeure loin de ses aînés (125 millions pour SOUVIENS TOI L’ÉTÉ DERNIER et 173 millions pour SCREAM). Le public est peu réactif, avec des notes assez faiblardes (56 % d’avis positifs sur Rotten Tomatoes, 2,9 / 5 sur Allociné). Toutefois, il va devenir bien plus populaires lors de sa mise en location dans les video-clubs.

Vraiment raté ou réhabilité ? Qu’on se le dise, THE FACULTY est comme le bon vin : il bonifie avec le temps. S’il pouvait sembler accessoire et peu marquant à la fin des 90s qui furent sevrés de slashers « nouvelle génération », le film de Robert Rodriguez marque par sa singularité et son amour envers le cinéma de genre hérité d’un certain cinéma fantastique bis disparu. Entre références et portrait d’une génération qui se cherche, THE FACULTY nous offre quelques morceaux de bravoure (comme cette poursuite haletante dans les couloirs) et une BO foisonnante. Grandement réhabilité par les cinéphiles depuis quelques années, ce long-métrage mérite une seconde chance. Sans oublier que le chouette casting fait largement le job.

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