Pour ceux qui ont vu OPPENHEIMER, une scène particulièrement puissante hante le personnage principal. Ce dernier prononce un discours de victoire après les bombardements d’Hiroshima et Nagasaki tout en voyant des visions de destructions.
Dans une interview accordée au média VULTURE, Nolan revient sur cette scène qu’il qualifie d’ « horrifique ». Pour cela, il revient à la définition première du mot horreur : Très vive impression, physique
ou psychique, éprouvée par quelqu’un à la vue ou à l’idée d’une chose affreuse, repoussante. À cet instant, celui que l’on surnomme Le Père de la Bombe Atomique pense aux choses affreuses qu’il a déclenchées. « Tout le film parle de conséquence » explique Nolan. « Le film possède plein plusieurs représentations de ces conséquences. Elles sont viscérales et narratives. En me plongeant dans l’histoire d’Oppenheimer, et même s’il ne s’est jamais publiquement excusé pour Hiroshima et Nagasaki, j’ai constaté que l’homme derrière le physicien était véritablement hanté par la culpabilité et possédé par le désir de défaire ce qu’il avait aidé à provoquer. J’ai donc décidé dans le film de représenter cela dans le sens premier du récit : je voulais être fidèle à mon point de vue et plonger dans sa tête et ses pensées à ce moment là. ».
Oppenheimer et la culpabilité
La séquence est véritablement marquante. Au cours de celle-ci, Oppenheimer célèbre les attentats à la bombe. Ce n’est pas seulement la conception sonore qui est utilisée pour évoquer ses sentiments de culpabilité, mais également des visions d’horreur d’une jeune femme dont la peau se décolle (qui est en fait jouée par la propre fille de Nolan), représentant les effets potentiels d’une explosion atomique sur un être humain. Après son discours, Oppenheimer voit également deux jeunes gens s’embrasser, mais ses visions font apparaître une image de pure terreur. Les plus grandes craintes du physicien seront d’ailleurs cristallisées dans la séquence finale, bouleversante et édifiante.
