Critique de MEDELLIN

Franck Gastambide change son braquet et glisse doucement vers l’action pure. C’est la leçon qu’on peut tirer de cet inégal MEDELLIN qui, s’il n’est pas dénué d’intérêt, montre que le chemin à parcourir est encore long avant de pouvoir parfaitement maîtriser ce genre.

Un point de bascule

Reconnu pour son délire générationnel complètement dingo LES KAÏRA (qui empruntait beaucoup de ses codes au cinéma US), Franck Gastambide a confirmé avec l’impertinent PATTAYA avant de reprendre une franchise millionnaire avec TAXI 5. Davantage comédie qu’actioner, ce cinquième opus a divisé tant le grand public ne parvenait pas trop à comprendre les loufoqueries et l’univers si particulier de son auteur. La série VALIDÉ a ensuite changé les choses puisque Gastambide s’est essayé au drame dans cette plongée réussie sur le milieu du rap. Son nouveau film, MEDELLIN est un nouveau parti pris : reprendre ce qui a fait sa réussite au départ pour basculer ensuite dans un film d’action à l’ancienne avec gunfights et courses-poursuites dans les rues colombiennes.

Pablito (Brahim Bouhlel) est un jeune Youtubeur, fasciné par Pablo Escobar. Il décide de réaliser son rêve en partant à Medellin sur les traces du baron de la drogue. Quelques jours plus tard, c’est par une vidéo postée sur ses réseaux sociaux, que le monde découvre que Pablito est aux mains de dangereux narcos, qui exigent une énorme rançon pour le libérer.  » Plata o Plomo !  » . Mais ce que les Narcos ignorent c’est que Pablito a un grand frère et que ce grand frère a un plan aussi simple que totalement insensé : monter une équipe, faire une descente en Colombie pour affronter les hommes du cartel et ramener son petit frère sain et sauf. Passée une introduction rappelant diablement LES KAÏRA et PATTAYA, MEDELLIN s’assagit au fur et à mesure côté humour avec une impertinence moins prononcée. Le scénario s’inspire une fois de plus de l’art du rebondissement cher aux américains (la situation s’envenime de plus en plus au fil des décisions prises par les protagonistes) et dessine avec soin un univers que l’on connaît déjà très bien : le sujet en lui-même n’a rien de véritablement rafraîchissant et tout demeure alors dans l’exécution.

Sage Medellin

Si le rythme joue en sa faveur et que l’ensemble sait se trouver quelques moments forts (notamment grâce à un Ramzy Bedia en grande forme), MEDELLIN s’avère être un divertissement sans véritable folie comme on peut en voir des dizaines par an. Des productions destinées au streaming, en somme, sans ce

grand saut dans le vide qui pourrait nourrir une forme de vertige. Jusqu’à son final qui rate le coche, le film de Franck Gastambide est destiné à un public peu exigeant qui veut voir de l’action et rigoler un peu sans se prendre la tête avec un semblant de subtilité. En témoigne l’arrivée d’un Mike Tyson cantonné à un service minimum qu’on ne verra même pas en action. Pas inintéressant, mais pas vraiment passionnant non plus, MEDELLIN sombre quelque peu dans la facilité et fait regretter les débuts cinglés de son auteur.

AVIS GLOBAL : Le nouveau film de Franck Gastambide possède quelques bonnes idées, mais demeure trop sage et convenu pour véritablement passionner. Toutefois, il y a du progrès dans les scènes d’action qui sont plutôt bien menées.

NOTE :

Note : 2.5 sur 5.

MEDELLIN est actuellement disponible sur Amazon Prime Video.

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