Critique de THE PALE BLUE EYE

Scott Cooper / Christian Bale, acte 3. Après LES BRASIERS DE LA COLERE et le grand HOSTILES (c’est l’un des plus beaux films de ces dernières années, non ?), les deux artistes se réunissent en 2023 pour adapter THE PALE BLUE EYE, un roman écrit par Louis Bayard. Et, à l’évidence, il y a une synergie entre eux qui dépasse l’entendement.

Peut-être parce que Cooper dirige Bale comme personne. Ok, on le sait tous, c’est un acteur

extraordinaire. Mais ce regard qu’il possède dans cette « trilogie » de la noirceur expose toutes les failles et la douleur de ses personnages avec brio. Il y a des instants de pure mélancolie dans THE PALE BLUE EYE qui renvoie étrangement à cette peine que l’on ressent en le voyant dans HOSTILES. Avec ce cinéaste, l’acteur atteint encore un autre niveau, une forme de lyrisme terrassant qui nous ferait presque verser une larme à chaque plan. Bien sûr, le final renforce cette impression et nous donne presque envie de revoir le film pour scruter chaque image avec attention.

Bale évolue ici dans un univers glacial où la mort rode partout tandis que la vie s’évapore au gré des vents. Le film est esthétiquement beau, le casting est bon (décidément, Harry Melling, ex-Dudley dans HARRY POTTER, est en train de poursuivre une carrière très intéressante), l’histoire intrigue. Il y a vraiment du bon dans THE PALE BLUE EYE. Tout est parfaitement cadré et ordonné. Trop peut-être ? On peut le penser. Les deux heures sont assez longues et les rebondissements ne redynamisent jamais réellement l’ensemble, si bien que le rythme est régulièrement cassé par des scènes trop étirées. Le récit ne parvient pas toujours à captiver et il faut au moins cet épilogue émouvant pour redonner un peu de vie à un film qui semble parfois mort à l’intérieur. C’est ainsi que Cooper le pense et le construit. C’est comme un monde en train de disparaître à l’instar de Landor (Bale) qui a cessé de vivre dans le monde réel depuis le départ de sa fille et la mort de sa femme.

Dans le fond, on est jamais réellement bousculé ou surpris ici. C’est avant tout une étude de ses personnages, et notamment le duo Landor – Poe qui profite de l’alchimie entre Bale et Melling. Au-delà, il y a quelques faiblesses d’écriture et une certaine facilité qui empêchent THE PALE BLUE EYE d’atteindre des sommets.

AVIS GLOBAL : Christian Bale est magistral dans ce film à la réalisation soignée et au dénouement parfaitement poignant. On pourra toutefois regretter quelques maladresses et des longueurs dans le récit, celui-ci étant finalement assez peu surprenant.

NOTE :

Note : 3 sur 5.

THE PALE BLUE EYE est actuellement disponible sur Netflix.

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