Dwayne Johnson possède un art du teasing imparable. Difficile d’échapper à BLACK ADAM, même si on goûte peu aux innombrables super-héros qui squattent les écrans depuis plusieurs années. L’acteur a annoncé en grande pompe que tout allait changer avec ce film et que l’univers DC (très malmené) renaîtrait de ses cendres.
Evidemment, on était en droit de douter de ces promesses qui font partie du jeu : Marvel n’en fait pas moins en promettant régulièrement un grand bouleversement qui, finalement, se révèle souvent anecdotique. BLACK ADAM ne provoque rien, hormis sa confrontation finale dans la scène post-générique (dont vous connaissez certainement les tenants et aboutissants même sans avoir vu le film…). Le blockbuster de Jaume Collet-Serrat n’en est pas pour autant désagréable, on peut même dire que tout le monde s’amuse à se taper dessus durant deux heures dans une grande kermesse visuelle plus ou moins réussie. C’est bourrin, bruyant, sans subtilité aucune, mais les amateurs en auront pour leur argent : le spectacle est assuré.
D’ailleurs, on pourrait résumer le spectacle à son interprète principal, immuable masse qui s’éclate toujours autant à distribuer les punchlines et les coups. La réalisation « snyderienne » ne laisse d’ailleurs aucune place aux doutes : Dwayne Johnson veut restaurer un DC-Verse. Il croit encore qu’une concurrence à Marvel est possible. C’est bien, mais où est le cinéma là-dedans ? Ne parle-t-on finalement pas plus des enjeux autour du film que du film lui-même ? Peut-être parce que BLACK ADAM ne raconte
finalement pas grand-chose. Tout y est terriblement banal, même pour un blockbuster à 200 millions de dollars (des chiffres dingues). Une bonne surprise tout de même, la justice society, dans laquelle on retrouve un certain Pierce Brosnan, très à l’aise dans son rôle. Mais on ne peut que regretter cette manière qu’a Hollywood de « vendre » une image d’anti-héros pour finalement en faire un être excusable qui va forcément revenir plus ou moins dans le droit chemin. Difficile alors de croire à ces personnages aux destins déjà anticipés…
AVIS GLOBAL : Loin d’être le tournant annoncé, BLACK ADAM est un honnête divertissement dévoué tout entier à sa tête d’affiche, l’insatiable Dwayne Johnson. Malgré l’action, les punchlines et les effets spéciaux (dont la qualité est bien inégale…), ce blockbuster oublie toutefois l’essentiel : une histoire.
NOTE :
BLACK ADAM – 2h05
Actuellement disponible dans les salles de cinéma.
