LE FILM DE L’ANNEE est une rubrique qui se concentre sur les événements cinématographiques marquants de l’année choisie. Place cette fois à l’année 1976.
Le grand démarrage
En France, 1976 marque le début de deux institutions : le magazine PREMIERE démarre sa grande histoire qui dure encore aujourd’hui après 47 ans. Les César fête cette année là leur inauguration avec une première édition qui cherche à être l’équivalent des prestigieux Oscars.
L’Oscar du meilleur film : VOL AU-DESSUS D’UN NID DE COUCOU réalisé par Milos Forman
Le chef-d’oeuvre de Forman remporte cette année là 5 oscars dont celui du meilleur film, du meilleur réalisateur et du meilleur acteur pour Nicholson. Et vous savez contre qui VOL AU-DESSUS D’UN NID DE COUCOU a triomphé dans la catégorie « meilleur film » ? LES DENTS DE LA MER de Spielberg, BARRY LINDO de Kubrick, NASHVILLE d’Altman et UN APRES-MIDI DE CHIEN de Lumet. Très fort.
Le César du meilleur film : LE VIEUX FUSIL réalisé par Robert Enrico
On se souviendra que la première édition des César a consacré ce superbe film mis en scène par Robert Enrico. COUSIN, COUSINE de Jean-Charles Tacchella, QUE LA FETE COMMENCE de Bertrand Tavernier et SEPT MORTS SUR ORDONNANCE de Jacques Rouffio ne faisaient pas le poids. LE VIEUX FUSIL a également remporté le César de la meilleur musique et ceux du meilleur acteur et de la meilleure actrice pour le duo Philippe Noiret / Romy Schneider.
Le plus gros succès de l’année en France : LES DENTS DE LA MER réalisé par Steven Spielberg
À l’époque, les films arrivaient des mois après leur sortie aux Etats-Unis. Une pratique qui a changé au fil du temps pour éviter au maximum le piratage. Ainsi, LES DENTS DE LA MER sort le 28 janvier 1976 dans l’Hexagone soit sept mois après la sortie US ! Ce qui ne l’empêche de devenir également un phénomène dans nos contrées : 6 261 062 tickets seront vendus, un score exceptionnel quand on sait que le film n’était pas destiné au public familial (interdit aux moins de 12 ans). Cette année là, Louis de Funès s’incline et se retrouve deuxième avec toutefois 5 841 956 personnes réunies pour L’AILE OU LA CUISSE. Derrière, c’est l’étonnant (et aujourd’hui très daté) À NOUS LES PETITES ANGLAISES qui complète le podium en ayant réuni 5 704 446 spectateurs.
Le phénomène mondial de l’année : ROCKY de John G.Avildsen
Sly a le droit de figurer dans deux catégories pour cette rétrospective sur l’année 1976 et pour cause : ROCKY fut le numéro 1 de l’année au box-office mondial et Stallone, LA révélation incontestable. Produit pour 1 million de dollars, ROCKY en empoche 225 millions (soit l’équivalent aujourd’hui de 988 millions !) et change la vie de son acteur. Comme un symbole, il bat le monstre sacré d’une ancienne époque qui a voulu se refaire une beauté : KING KONG (80 millions de dollars amassés au box-office pour un budget nettement supérieur de 24 millions).
La star de l’année : Dustin Hoffman
En 1976, cela fait déjà près de dix ans que le public peut apprécier l’étendu du talent de Hoffman : LE LAUREAT, MACADAM COWBOY, LITTLE BIG MAN, PAPILLON… C’est certainement l’acteur le plus éclectique des 70s. Et il le prouve cette année là avec deux mastodontes : d’un côté LES HOMMES DU PRESIDENT qui fait un tabac (et public et critique) et de l’autre par le biais d’une autre oeuvre sensationnelle avec MARATHON MAN. Un phénomène.
La révélation de l’année : Sylvester Stallone
Certes, Jodie Foster aurait pu être la lauréate pour son rôle marquant dans TAXI DRIVER. Mais l’impact de ROCKY sur Stallone est incontournable. Il vient de s’ouvrir une carrière qui marquera à jamais l’Histoire du cinéma.
Le dernier coup d’éclat : John Wayne dans LE DERNIER GEANT
C’est l’ultime rôle de la légende du western. Celui qui a incarné l’âme de ce genre durant plus de deux décennies s’éteindra quelques années après la sortie. Dans ce film, il est atteint d’un cancer et préfère mourrir l’arme au poing que terrassé par la maladie. Avec lui, c’est tout le mythique Far-West qui disparaît (y compris le révisionnisme historique…).
