Des fois, la bonne tenue d’un film ne tient qu’à un fil. Si LES INFILTRES s’était fini comme le voulait la Warner Bros, aurait-il marqué autant les esprits ? Scorsese aurait-il obtenu son seul et unique Oscar du meilleur réalisateur ?
Même si on ne peut pas résumer LES INFILTRES à son épilogue tragique, il est indéniablement marquant. Seulement, après des projections tests mitigées, le studio voulait que le cinéaste change la fin. Pour son interview accordée à GQ, Scorsese s’explique. « Les dirigeants sont sortis et ils ne voulaient tout simplement pas de ce film. Ce qu’ils voulaient, eux, c’est une franchise. ». Un concept que le cinéaste ne conçoit pas du tout et auquel il ferme la porte. « Je ne pouvais pas accepter ça. Pourquoi tout transformer en franchise ? ».
Poursuivre l’histoire
Pour laisser la porte ouverte à une suite, la Warner voulait que Billy Costigan (Leonardo DiCaprio), le flic infiltré, survive, mais aussi que Colin Sullivan (Matt Damon), le gangster qui s’est infiltré dans le FBI, survive aussi. En effet, si franchise il y avait, celle-ci n’aurait été possible qu’avec les deux personnages principaux encore en vie. Mais avouons que ce choix n’aurait eu aucun sens. LES INFILTRES est un film se déroulant à flux tendu et sa fin tragique représente aussi une morale triste : les protagonistes ne gagnent pas toujours. D’autant que ce sont des stars qui les incarnent et qu’on aurait donc tendance à penser qu’ils vont survivre.
Pour LES INFILTRES 2, la Warner avait déjà engagé le scénariste William Monahan et pensait à Mark Wahlberg pour incarner le personnage principal. Lorsque les discussions ont été bouclées après la sortie du film et son succès, le studio n’a pas lâché l’affaire et voulait produire une préquelle… qui ne s’est finalement jamais faite.
