Dans cette rubrique, je me penche sur ces films qui sont considérés comme « mauvais » ou « ratés », en somme les mal-aimés du cinéma. Le box-office ne sera pas donc pas le seul critère car seule compte l’opinion populaire ici. À la fin, je pose une question simple : le mal-aimé est-il vraiment un raté ou peut-on le réhabiliter ?
THE THING réalisé par Matthijs van Heijningen Jr. (2011)
Ça raconte quoi ? La paléontologue Kate Lloyd part en Antarctique rejoindre une équipe de scientifiques norvégiens qui a localisé un vaisseau extraterrestre emprisonné dans la glace. Elle y découvre un organisme qui semble s’être éteint au moment du crash, de multiples années auparavant. Mais une manipulation élémentaire libère accidentellement la créature de sa prison glacée. Capable de reproduire à la perfection tout organisme vivant, elle s’abat sur les membres de l’expédition, les décimant un à un. Kate s’allie au pilote américain Carter pour tenter de mettre fin au carnage. Aux confins d’un continent aussi fascinant qu’hostile, le prédateur protéiforme venu d’un autre monde tente de survivre et de prospérer aux dépens d’humains terrorisés qu’il infecte et pousse à s’entre-tuer. The Thing sert de prélude au film culte de 1982, réalisé par John Carpenter, dont il reprend le titre.
Le contexte : L’idée de poursuivre l’univers du film culte de John Carpenter a toujours été palpable. Encore aujourd’hui, l’espoir d’un THE THING 2 est toujours bien réel. En 2011, UNIVERSAL lance les débats avec THE THING, titre similaire à son aîné, mais qui se déroule juste avant les événements narrés en 1982. Dans une époque qui adore faire revivre ses anciennes gloires avec des « Origin story » explicatives, THE THING semble tomber à point.
Pourquoi c’est un mal-aimé ? D’abord, parce que la critique l’accueille froidement et que les détracteurs du projet (on ne touche pas à THE THING !) réussissent à rendre ce projet minable dès sa sortie. Aucun effet de curiosité, ni même d’un tout petit buzz : Ce prequel ne rapporte que 27 millions de dollars dans le monde pour 35 millions de budget. En France, à peine 100 000 spectateurs feront le déplacement. Un flop.
Vraiment raté ou réhabilité ? Si le niveau stratosphérique du film original n’est jamais atteint, THE THING version 2011 n’est pas un ratage pour autant. Il y a du bon voire parfois du très bon, le tout rendant correctement hommage à la version 1982. À tel point qu’appeler le film THE THING semble logique puisque les deux oeuvres se suivent pour former un tout cohérent. Si le cinéaste n’évite pas quelques facilités inhérentes au genre depuis le début des années 2000, il maîtrise bien son sujet et nous offre quelques moments de haute tension. D’ailleurs, ceux qui l’ont rattrapé en vidéo et VOD ont globalement été agréablement surpris par la qualité du film. On rappellera au passage que faire un prequel n’est jamais une tâche aisée…
