Le coin des mal-aimés : Soldier

Dans cette rubrique, je me penche sur ces films qui sont considérés comme « mauvais » ou « ratés », en somme les mal-aimés du cinéma. Le box-office n’est donc pas l’unique critère. À la fin, je pose une question simple : le mal-aimé est-il vraiment un raté ou peut-on le réhabiliter ?

SOLDIER réalisé par Paul W.S Anderson (1998)

Ça raconte quoi ? Dans un futur apocalyptique, des enfants sont sélectionnés dès leur naissance pour devenir des soldats et endoctrinés pour devenir des machines de combat dénuées de sentiments. Vétéran de nombreuses guerres intergalactiques, le sergent Todd (Kurt Russell) est l’un de ces soldats que rien n’arrête. Quand une nouvelle génération de soldats biogénétiques fait son apparition pour remplacer la précédente jugée obsolète, Todd et deux de ses hommes affrontent l’un de ces nouveaux soldats, Caine 607 (Jason Scott Lee).

Le contexte : L’idée de SOLDIER vient d’une scène d’introduction non retenue pour… BLADE RUNNER ! L’idée circule durant quelques années à Hollywood pour finalement atterrir dans les mains du réalisateur Paul W.S Anderson qui a connu un certain succès avec MORTAL KOMBAT. Alors qu’il prépare l’un de ses films les plus recconus (EVENT HORIZON), le cinéaste s’apprête à diriger un acteur pour lequel il voue une certaine admiration : Kurt Russell.

Pourquoi c’est un mal-aimé ? Outre des retours très négatifs de la presse, le public est clairement indifférent à ce drôle de métrage qui oscille entre références appuyées et un univers difficilement identifiable. Le box-office sera impitoyable pour la Warner Bros qui a investi 75 millions de dollars dans la production : seulement 17 millions amassés. Un gros crash.

Vraiment raté ou réhabilité ? Je n’ai jamais été très friand du cinéma de Paul W.S Anderson et SOLDIER accumule un peu quelques-uns ses défauts réguliers : le script est pauvre, les scènes d’action pas toujours bien pensées et les personnages sont assez archétypaux, sans véritable profondeur. Pourtant, quelques bons moments émergent dans ce film notamment dans ces références auxquelles Anderson fait allusion. Il y a du BLADE RUNNER donc, mais aussi du PREDATOR, du RAMBO et même du MAD MAX. Une flopée de clins d’oeil qui démontre tout l’attrait du réalisateur pour ce cinéma là. Du coup, on peut parfois se moquer de ses idées parfois saugrenues, mais le constat est là : c’est un véritable passionné qui aime le cinéma de genre. Kurt Russell, lui, impose tranquillement son charisme dans la peau du personnage principal. Assez pour réhabiliter SOLDIER ? Peut-être bien oui.

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